Mais la perestroïka ne fonctionnera pas comme prévu. L'arrivée de Gorbatchev au pouvoir résulte de luttes intestines. L'homme le sait et entretient une totale ambiguïté avec ses opposants. Il sous-estime aussi les problèmes de l'empire, en particulier la crise. Croyant disposer d'atouts pour en venir à bout, il donne la priorité aux transformations politiques, puis médiatiques, afin d'assurer sa popularité à l'étranger, espérant s'attirer le soutien économique de l'Occident. Yakov Riabov, l'ambassadeur soviétique en poste à Paris, me dit alors que l'équipe Gorbatchev ne connaît rien au fonctionnement de l' "économie réelle" de l'URSS... Et la situation se dégrade effectivement jusqu'à un point dramatique.