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Citation de mh17


Il était une fois à Berlin, en Allemagne, un homme qui s'appelait Albinus. Il était riche, respectable et heureux. Un jour il abandonna sa femme pour une jeune maîtresse ; il aimait ; n'était pas aimé ; et sa vie s'acheva tragiquement.
Voilà toute l’histoire et nous aurions pu la laisser là n’eussent été l’intérêt et le plaisir de la raconter ; et même si la surface d’une pierre tombale suffit à contenir, liserée de mousse, la version abrégée de la vie d’un homme, les détails sont toujours les bienvenus.
C’est ainsi qu’une nuit Albinus eut une mauvaise idée. Il est vrai qu’elle ne venait pas tout à fait de lui, car elle lui avait été suggérée par une expression de Conrad (pas le célèbre Polonais, mais Udo Conrad, auteur des "Mémoires d’un étourdi" et de cet autre ouvrage, l’histoire de ce vieux magicien qui se fait disparaître par un tour de passe-passe, au cours de sa séance d’adieux). En tout cas il se l’appropria en l’aimant, en jouant avec, en la laissant s’imposer à lui, et cela suffit à légitimer un bien dans la cité libre de l’esprit. Critique d’art et expert en peinture, il s’était souvent amusé à attribuer la signature de tel ou tel grand-maître à un paysage ou un visage que, lui Albinus, rencontrait dans la vie : son existence devenait ainsi une superbe galerie de tableaux_de superbes faux, tous autant qu’ils étaient. Puis une nuit, alors qu’il offrait à son esprit cultivé quelque repos et écrivait un petit essai(rien de brillant ce n’était pas un homme très doué) sur l’art du cinéma, l’idée merveilleuse lui vint.
(Incipit)
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