A la surface du lac une feuille qui fut un œil. Sur la rive une branche qui fut une côte humaine.
J'essaye maintenant de rassembler les feuilles et les branches. J'essaye de rassembler une personne que j'aimais.
Mais nombreux sont ceux qui sont passés ici. Ils ont rassemblé des feuilles et du bois pour allumer leurs cheminées.
(Récupérer une personnes dissoute) p.65
Les écrivains sont défaits par le spectre des colombes rêvées, par le verre des mots transparents qui se brise dans leurs bouches. Chaque fois qu’ils prononcent un mot ils sont blessés et étouffent… chaque fois qu’ils parlent ils avalent des éclats de verre. (p.95)
Je ne sais pas comment nos pieds continuent à marcher lorsque nous perdons la personne que nous aimons. Marchions-nous avec ses pieds plutôt qu'avec les nôtres? Toute la promenade n'était-elle pas pour elle? N'était-elle pas elle-même la promenade? (p.67)
Que l’eau monte, que la mer se trouble, que la terreur tyrannise les fleuves. Je veux un peu d’eau. Seulement pour que ces poissons dans mon bassin ne meurent pas. (p.78)
Nous avons vu des lieux pour toute chose. Pour les fourmis, pour les arbres, pour les oiseaux, pour la terre, pour les étoiles…Où était le lieu de notre amour ? (p.77)