La peinture gothique anglaise est caractérisée par une intensité de vie et de couleur que l'art toscan de la même époque ne possède pas. L'histoire de la peinture anglaise n'offre toutefois de continuité qu'a partir de Holbein, vers le milieu du règne de Henri VIII.
Henry Raeburn commença réellement son travail d'artiste lorsqu'il eut quitté l'école et qu'il fut entré comme apprenti chez Mr. Gilliland, joaillier et orfèvre. Ce métier étant alors plus du domaine du goût et moins mécanique qu'il ne l'est devenu depuis, on le tenait en quelque estime à Edimbourg. Pendant son apprentissage, Raeburn fît de l'ornement. W. Raeburn Andrew, l'arrière-petit-fils de l'artiste et son biographe, mentionne particulièrement un certain dessin, fait, il est vrai, lorsque Raeburn avait cessé d'être apprenti.
D'après ce que nous savons de ses habitudes et de son caractère, nous ne pouvons douter qu'il ne fît, au point de vue des relations sociales, le meilleur usage possible des deux ans qu'il passa dans la Ville Éternelle, et que beaucoup de celles qu'il entretint plus tard n'aient eu là leur origine. Il nous reste encore de curieux témoignages de son activité à cet égard dans une suite de ce qu'il appelait des " caricaturas." Ce sont des groupes de portraits, plus ou moins grotesques, de voyageurs anglais ou autres, dans lesquels les particularités et les défauts physiques sont exagérés d'une manière qui rappelle les charges de Léonard de Vinci. Il en existe encore sept, bien que, plus tard, Sir Joshua ait eu, dit-on, tellement honte de ces "caricaturas" qu'il offrait en échange à ceux qui en possédaient un tableau à prendre au choix dans son atelier.
L'art anglo-saxon, qui se développa en Angleterre parallèlement à l'art celtique de l'Irlande, ne nous est guère connu que par des restes d'édifices. On a cru que les Saxons ne construisirent qu'en bois, que leur architecture en pierre était tout élémentaire et négligeable. Des travaux récents ont modifié cette opinion. Telles constructions réputées romano-britanniques ou normandes se sont révélées comme saxonnes. De plus en plus, les caractères particuliers de l'architecture saxonne sont devenus manifestes. L'architecture anglo-normande lui doit peut-être plus qu'on ne suppose.
Que Reynolds l'artiste fût sensible dès le premier abord au charme des tre- et quattro-centisti, c'est ce qui apparaît clairement des quelques notes qui leur sont consacrées dans les carnets. Ces notes sont rares, il est vrai, comparées aux pages où il est question de Baroccio, de Salviati, du Guerchin, etc. ; mais elles sont significatives, et montrent que ce n'est pas par défaut de sympathie qu'il insiste si peu sur les primitifs, mais par un respect excessif pour les idées de son temps.
Jusqu'ici, nous avons pu constater que les peintres étrangers qui vinrent en Angleterre y exercèrent une influence heureuse. Holbein aurait pu fonder une école, si la forme de son talent s'y était prêtée ; Van Dyck eut des élèves, et, s'ils ne produisirent point, au XVIIe siècle, les belles oeuvres de leurs successeurs du XVIIIe, le puritanisme et les guerres civiles en furent surtout la cause ; Lely, encore que superficiel, fut un peintre de haute valeur.
En aucun pays du monde, les premiers ouvriers du bronze ne sont parvenus à une plus grande perfection que dans les Iles Britanniques. Les gisements de cuivre et surtout l'étain que ces îles possèdent étaient riches et d un facile accès. Ils tombèrent, avec la première invasion celtique, sinon plus tôt, entre les mains d'une race qui les exploita remarquablement.
L'art des Celtes se perdit, en Grande- Bretagne, sous le poids de la conquête
romaine. Mais il se maintint en Irlande, où il accumula des oeuvres qui ont fait de cette ile la plus riche de tous les pays en souvenirs celtiques.
Si chaque artiste avait eu moins de modestie, ne fût-ce que pour un seul de ses tableaux, la tâche des historiens d'art serait, de nos jours, singulièrement facilitée.