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Citation de enkidu_


On disait que Dieu, pour mettre à l’épreuve l’humanité devenue aussi orgueilleuse qu’au temps de Noé, avait ordonné aux sages de l’époque, et parmi eux au Bienheureux Leibowitz, de construire de grandes machines de guerre, telles qu’on n’en n’avait jamais vu sur terre, des armes d’une telle puissance qu’elles contenaient le feu même de l’Enfer. Et Dieu avait permis que ces mages plaçassent ces armes entre les mains des princes, en leur disant : « Nous n’avons construit cela pour vous que parce que les ennemis ont eux aussi de telles machines et pour qu’ils sachent que vous les avez et qu’ils aient peur de frapper. Faites attention, Seigneur, craignez ces engins tout autant que les ennemis vont maintenant les redouter, et que personne ne déchaîne cette terrible chose que nous avons inventée. »

Mais les princes, ne tenant aucun compte des paroles des sages, pensèrent tous : Si je frappe assez vite, et en secret, je détruirai les ennemis dans leur sommeil, personne ne m’attaquera en retour et la terre sera à moi.

Car telle était la folie des princes. Et ce fut le Déluge de Flamme.

Tout fut fini quelques semaines – quelques jour même, dit-on – après qu’on eût déchaîné le feu d’enfer. Les villes ne furent plus que flaques de verre entourées de vastes étendues de décombres. Des nations avaient disparu de la surface de la terre, le sol était jonché de cadavres d’hommes et de bétail ; et toutes les bêtes sauvages, et les oiseaux dans les airs et tout ce qui volait, et tout ce qui nageait dans les fleuves, rampait dans l’herbe, creusait des trous, gisait aussi sur la terre ; ils avaient tous péri et pourtant, là où les démons des Retombées couvraient la campagne, les cadavres ne pourrissaient pas pendant un certain temps, à moins d’être en contact avec de la terre fertile. Les immenses nuages de colère enveloppèrent les forêts et les champs, flétrirent les arbres, firent mourir les récoltes. Il n’y avait plus qu’immenses déserts là où autrefois était la vie. (pp. 94-95)
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