Werner Renfer

Tout d'abord, l'ouvrage débute par une note sur la nouvelle intitulée "Histoire de Marie" avant d'en dévoiler le récit. Après avoir lu Fragment "Parfum de Printemps, parfum de fourrures...", nous pouvons découvrir, en plus des notes, Profils, le recueil de 27 poèmes qui a remporté un franc succès auprès des critiques de l'époque.



D'autre part, Profils commence par le poème "Frontispice" (lithographie : femme nue avec un serpent) et ensuite ce recueil se divise en trois parties : Profils pleins, Profils aigus et Profils fuyants. Les thèmes abordés sont la vie des paysans, les saisons, la famille, l'érotisme, le désir, la modernité, la campagne...



D'ailleurs en voici un extrait :



Le bonheur avait la couleur des jours



Le bonheur avait la couleur des jours,

il coulait dans les champs et les venelles

avec des rires d'oiseaux troubadours,

et des regards attendris d'aubes belles.



Mon âme faisait des bouquets tremblants

de joie et de simplesse campagnardes ;

je l'emmenais cueillir des fleurs d'argent

dans le soleil des herbes montagnardes.

...



De plus, voici l'argumentation en bas de page pour le mot simplesse : ce mot déjà vieux au XIX° siècle n'en est pas moins fréquent chez les romantiques et les symbolistes, qui désigne une profondeur toute morale de la "simplicité". Renfer a pu le lire, précisément, dans Bonheur (XXVI) de Verlaine (1891).



Puis, en tant que chroniqueur et journaliste au journal local Le Jura bernois de Saint-Imier, il rédigea des articles divers sur la politique dont la politique étrangère, l'économie , la poésie jurassienne, le théâtre, la musique, la fête de Noël etc... Et beaucoup d'autres chroniques locales.



Par ailleurs, cet ouvrage est minutieux, très travaillé et détaillé. En bas de page, on peut prendre connaissance de notes très argumentées, de références, d'annotations et de définitions etc... Il est aussi illustré de photographies de famille de l'auteur ainsi que des vingt lithographies en noir et blanc de Profils. De plus, nous pouvons découvrir la chronologie et la bibliographie de Renfer et des détails sur l'illustration de couverture : la sculpture d'Oscar Wiggli à la fin du livre.



La plume de l'auteur, Werner Renfer, est singulière et poétique. Il dépeint tout le merveilleux du monde dans toute sa beauté et avec simplicité. Sa poésie, parfois lyrique, est émouvante. Je suis très contente que ma bibliothèque renferme désormais ce nouveau petit trésor d'une grande richesse littéraire.


Lien : http://larubriquedolivia.ove..

Je suis néophyte de la poésie en générale et particulièrement de la poésie romantique. J'ai découvert et apprécié le style de Werner Renfer à travers plusieurs "nouvelles" composant cette oeuvre. Son style me fait penser parfois à Zola (désolé pour les experts) dans la description qu'il fait de chaque élément qui compose ses récits. Tout est beau et simple (en tout cas au début :) )

La plupart de l'oeuvre est assez "sentimentale" , on se laisse bercer par les histoires qui sont parfois un peu naïves mais cette naïveté fait finalement la qualité de l'oeuvre. C'est dans cette simplicité qu'on apprécie l'oeuvre. Je ne suis pas un expert de l'auteur et du style, mais j'ai pu apprécier quelque chose qui m'était inconnu.

On passe un bon moment en tout cas

J'ai découvert l’œuvre de Werner Renfer à travers ce livre reçu dans le cadre de Masse Critique.

J'ai trouvé ses articles journalistiques très bien écrits, riches et intelligents. Les thèmes sont très variés, et à chaque fois l'auteur semble être réellement très renseigné sur la question, montrant ainsi un travail de recherche et d'écriture vraiment approfondi.



En revanche, j'ai eu du mal à me laisser séduire par le reste des écrits présents dans cet ouvrage, que ce soit la prose ou la poésie. J'ai trouvé l'écriture très simpliste et naïve. D'après l'appareil critique, cette poésie se veut influencée par le romantisme. A mes yeux, il s'agit d'un romantisme assez peu réfléchi, et qui confond même peut-être romantisme littéraire et romantisme sentimental. Le travail de langue, tant sur la poésie que sur la prose, ne vient d'ailleurs pas relever la qualité du texte, puisqu'il est assez pauvre.



Dans la dernière partie du recueil de poésie, un côté plus sombre vient s'inscrire qui contrebalance quelque peu mes propos. Si tout le recueil avait été dans cette veine, plus proche des poètes romantiques classiques, je pense que j'aurais pu rentrer plus facilement dans l’œuvre.



Mais cela n'a pas marché sur moi, peut-être suis-je passée à côté.