Le feu brûle ; c'est la première loi.
quand le vent l'attise, ses flammes
s'étendent alentour. La parole
attise les flammes. Tout a été combiné
pour qu'écrire vous
consume, et pas seulement de l'intérieur.
En soi écrire n'est rien ; se mettre
en condition d'écrire (c'est là
qu'on est possédé) équivaut à résoudre 90%
du problème : par la séduction
ou à la force des bras. L'écriture
devrait nous délivrer, nous
délivrer de ce qui, tandis
que nous progressons, devient — un feu,
un feu destructeur. Car l'écriture
vous agresse aussi, et il faut
trouver le moyen de la neutraliser — si possible
à la racine. C'est pourquoi,
pour écrire, faut-il avant tout (à 90%)
vivre. Les gens y
veillent, non pas en réfléchissant mais
par une sous-réflexion (ils cherchent
à s'aveugler pour mieux pouvoir
dire : Nous sommes fiers de vous !
Quel don extraordinaire ! Comment trouvez-
vous le temps nécessaire, vous
qui êtes si occupé ? Ça doit être
merveilleux d'avoir un tel passe-temps.
Mais vous avez toujours été un drôle
de bonhomme. Comment va votre mère ?)
— La violence du cyclone, le feu
le déluge de plomb et enfin
le prix —
Votre père était si gentil.
Je me souviens très bien de lui.