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4.06/5 (sur 9 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Biographie :

Historien britannique, consultant media sur des sujets historiques.

Il intervient régulièrement dans les media comme spécialiste de la sorcellerie, de la peste et de la sexualité.

Il est considéré comme une autorité sur les sujets suivants comme : la Genève de Calvin au XVIème siècle, l'histoire du crime et des punitions au début de la période moderne.

Il est membre de la "Royal Historical Society" et de la "Sixteenth Century Studies Society."

1994 "Calvin and the Consolidation of the Genevan Reformation"
2000 "The Black Death: A History of Plagues 1345-1730", traduit en français sous le titre "La peste Noire"
2003 "Religion and Superstition in Reformation"
2004 "Born to be Gay: A History of Homosexuality"
2004 "Sex Crimes: From Renaissance to Enlightenment"
2004 "Plague: Black Death and Pestilence in Europe"


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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Jusque-là, le fléau s’était transmis par voie terrestre, et son voyage avait duré presque quinze ans. Après la Crimée, la progression se fit par voie maritime et fluviale.
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Cependant, il ne faut pas oublier que, pour les hommes du Moyen Âge, identifier les symptômes cliniques du mal et les moyens médicaux de le guérir ou de le prévenir était moins important qu’identifier les causes réelles, à savoir religieuses et spirituelles, de la pandémie. Là se trouvait l’unique garantie de guérison.
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Comment expliquer les réactions divergentes entre le monde oriental et le monde occidental lors de la peste de 1347 ?

Ne les réduisons pas à une opposition entre l’islam et le christianisme, car de nombreuses parties du monde oriental étaient encore chrétiennes au moment de la seconde épidémie, et l’islam n’avait que très faiblement modifié l’héritage médical et philosophique de l’Antiquité (chrétienne) tardive.

La différence fondamentale apparaît plutôt culturelle : le Levant étant resté très urbanisé, cosmopolite et pluraliste, tandis que le Ponant constituait une société bigote, agraire, beaucoup moins avancée. L’idéal de la croisade, alors en plein essor, avait refermé l’espace mental occidental sur lui-même tandis que les croisés de retour au pays ramenaient avec eux des pans entiers de civilisation orientale.

Par ailleurs, l’Europe occidentale semble n’avoir jamais eu conscience de la moindre continuité sociale ou culturelle avec l’espace de la peste de Justinien alors que le Levant participait d’une culture et d’une civilisation pratiquement intactes depuis l’Antiquité tardive.
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Les IXe et Xe siècles furent exempts de peste, mais les grandes civilisations islamiques du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’Espagne ne laissèrent pas le souvenir du passé s’effacer au risque de disparaître à tout jamais. On assista au contraire à une explosion de traductions et de commentaires des traités médicaux de l’époque classique, en un effort concerté pour tenter de comprendre la maladie et ses causes, et pour trouver des moyens de prévention et de guérison en cas de résurgence.

La chrétienté occidentale doit remercier l’islam d’avoir conservé ces textes, de même qu’une grande partie de la civilisation classique, ce qui lui permit de « redécouvrir » en son temps cette même civilisation et de se tourner vers ses traités médicaux pour faire face à la seconde pandémie.
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Les ravages de la peste entraînèrent l’abandon des fermes et l’avancée du désert à la suite de l’effondrement du système d’irrigation. Non seulement les routes du commerce dans tout l’empire furent profondément bouleversées par le dépeuplement des centres urbains, mais des terres prospères grâce à l’agriculture extensive furent laissées en jachère pour redevenir au mieux des terres à pâture et au pire des déserts. Selon la plupart des historiens, pour que le Moyen-Orient, l’Égypte et l’Afrique du Nord retrouvent leur population d’avant 540, il fallut attendre la fin du xixe siècle.

De plus, le repeuplement actuel est essentiellement un phénomène urbain, tandis que les zones rurales restent moins peuplées et moins cultivées aujourd’hui qu’il y a mille cinq cents ans.
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Les musulmans pouvaient interroger leurs historiens de la période d’avant 540 et apprendre qu’il y avait eu cinq épidémies successives, la Peste noire constituant ainsi la sixième.

La peste de Shiraway (627-628) avait été suivie de celle d’Amwas (638-639), de la Peste violente (688-689), de la peste des Pucelles (706) et de celle des Notables (716-717). Ils n’attribuaient guère d’importance historique à l’absence d’épidémies entre le milieu du vine siècle et celui du xive siècle.

Après tout, les différentes cultures de l’Orient se situaient dans un espace historique remontant à plusieurs millénaires.

Que représentaient alors sept petits siècles dans la chaîne immense de l’histoire des civilisations ?
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Elles sautent aux yeux tout d’abord lorsque l’on considère les conclusions que tirèrent chrétiens et musulmans.

Pour tous, la peste émanait de la volonté divine, mais leurs analyses du dessein de Dieu différaient considérablement. Leurs chefs religieux enjoignaient aux musulmans de réagir à la peste de trois façons spécifiques :

1. Personne ne devait ni s’enfuir d’un endroit pestiféré, ni s’y rendre. Puisque la peste était envoyée par Dieu à des individus nommément choisis, nul ne pouvait échapper à Sa volonté, et nul ne devait aller au-devant du mal. Il fallait donc accepter et supporter le fléau avec résignation, humilité et même avec joie.

2. La philosophie musulmane enseignait également que les croyants morts de la peste se voyaient immédiatement acceptés au paradis. Dans ce sens, il n’y avait aucune différence entre mourir de la peste et mourir sur le champ de bataille pendant une guerre sainte ou une croisade.

3. Cependant, si la peste était une grande joie et une bénédiction envoyée par Dieu aux croyants, pour les infidèles, elle constituait un jugement et un châtiment.

En conclusion, la pensée islamique excluait toute idée de contagion dans la transmission de la peste, car Dieu visait des individus précis.
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Pour conclure, que dire de l’état du monde en 1347, inconscient du cataclysme qui allait déferler sous le nom de Peste noire ? L’histoire était à même de lui fournir plusieurs exemples du fléau.

Chrétiens comme musulmans acceptaient l’idée que la mort, même de foules immenses, était la volonté de Dieu. Ils partageaient les présupposés du monde antique mettant l’accent sur des miasmes plutôt que sur la contagion.

En d’autres termes, une convergence de points de vue sur les épidémies se retrouvait de Gibraltar au golfe Persique, de la Scandinavie au Sahara.

Des divergences fondamentales existaient cependant entre le monde oriental et le monde occidental, entre l’islam et la chrétienté.
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Ainsi, les malheureuses victimes de l’an 1347 trouvaient et dans l’Antiquité et dans la Bible une grille de lecture leur permettant de comprendre le fléau qui les décimait. La cause première en était la colère de Dieu nourrie du péché du peuple. Le mode de propagation : des flèches tombant en pluie sur les pécheurs. L’explication médicale : un poison imprégnant l’atmosphère. Conclusion logique : il était possible d’éviter la maladie à la fois par le repentir et la purification de l’air, l’autre solution étant la fuite le plus loin possible des miasmes.
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