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Citation de Satine


Acte I Scène 2 :
Petruchio : Signor Hortensio, entre des amis tels que nous, quelques mots suffisent ; si donc tu connais une personne assez riche pour être la femme de Petruchio, comme l’argent est le refrain de ma chanson matrimoniale, fût-elle aussi laide que l’amoureuse de Florent, aussi vieille que la Sibylle, aussi bourrue et aussi acariâtre que la Xantippe de Socrate, ou pire encore, fût-elle aussi rude que la mer Adriatique en fureur, elle n’altérera pas, elle n’émoussera pas en moi le tranchant de la passion ! Je viens à Padoue faire un riche mariage ; s’il est riche, il est heureux.
Grumio : Voyez vous monsieur, il vous dit tout bonnement ce qu’il pense. Donnez-lui de l’or suffisamment, et mariez-le à une poupée, à une figurine ou à une vieille stryge édentée, ayant autant d’infirmités que cinquante-deux chevaux ! Tout est bien, s’il y a apport d’argent.
[…]
Petruchio : Pourquoi suis-je venu ici, sinon dans ce but ? Croyez-vous qu’un peu de tapage puisse effaroucher mes oreilles ? Est-ce que je n’ai pas dans mon temps entendu les lions rugir ? Est-ce que je n’ai pas entendu la mer, soulevée par les vents, faire rage, toute suante d’écume, comme un sanglier furieux ? Est-ce que je n’ai pas entendu gronder les grandes batteries dans les plaines, et l’artillerie du ciel dans les nuages ? Est-ce que je n’ai pas, dans une bataille rangée, entendu les bruyantes alarmes, le hennissement des coursiers et le cri des trompettes ? Et vous venez me parler de la langue d’une femme, qui frappe bien moins l’oreille qu’une châtaigne éclatant dans l’âtre d’un fermier ! Bah ! Bah ! Gardez vos épouvantails pour faire peur aux enfants.

Acte II Scène 1 :
Hortensio (parlant de Catharina) : Certes, non ; car c’est elle qui a rompu le luth sur moi. Je lui disais simplement qu’elle se trompait de touches, et je lui pliais la main pour lui apprendre le doigté, quand, dans un accès d’impatience diabolique : Des touches, s’écrie-t-elle, vous appelez ça des touches ? Eh bien, je vais les faire jouer ! Et, à ces mots, elle m’a frappé si fort sur la tête que mon crâne a traversé l’instrument. Et ainsi, je suis resté quelque temps pétrifié, comme un homme au pilori, ayant un luth pour carcan, tandis qu’elle me traitait de misérable racleur, de musicien manqué, et de vingt autres noms injurieux, comme si elle avait appris une leçon pour mieux m’insulter.
[…]
Petruchio : Ayant entendu dans toutes les villes vanter ta douceur, célébrer tes vertus et chanter ta beauté, bien moins cependant qu’elles ne le méritent, j’ai été porté à te rechercher pour femme.
Catharina : Porté !... à merveille ! Eh bien, que le diable qui vous a porté vous remporte ! Vous m’avez tout de suite eu l’air d’un meuble transportable.
Petruchio : Qu’est-ce à dire, d’un meuble…
Catharina : Oui, d’une chaise percée !
Petruchio : Tu as dit juste : assieds-toi donc sur moi.
Catharina : Les ânes sont faits pour porter, et vous aussi.
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