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3.23/5 (sur 13 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) : 1952
Biographie :

Wolfgang Sofsky est un sociologue, un journaliste et un écrivain allemand qui s'intéresse surtout aux questions de la guerre et du pouvoir.

Sofsky a étudié la sociologie, la philosophie et les sciences politiques. Il écrit régulièrement dans le Neue Zürcher Zeitung, le Frankfurter Allgemeine Zeitung, Die Welt ainsi que dans d'autres périodiques.

Pour son livre L'organisation de la terreur - les camps de concentration il a reçu en 1993 le Prix frère et sœur Scholl.

Source : Wikipédia
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Bibliographie de Wolfgang Sofsky   (6)Voir plus

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
A l'état de nature succèdent la domination, la torture et la persécution ; l'ordre débouche sur la révolte et le massacre festif. La violence demeure omniprésente. Son règne est coextensif à l'existence du genre humain, du début à la fin. La violence crée le chaos, et l'ordre crée la violence. Ce dilemme est insoluble. Fondé sur la peur de la violence, l'ordre crée lui-même à nouveau peur et violence. Parce qu'il en est ainsi, le mythe sait la fin de l'histoire.
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La violence absolue n'a pas besoin de justification. Elle ne serait pas absolue si elle était liée à des raisons. Elle ne vise que la poursuite et l'accroissement d'elle-même. Elle a bien une direction, mais elle n'est pas soumise à une fin qui lui fixerait un terme. Elle a jeté par-dessus bord le lest des fins, elle a réduit la rationalité en esclavage. Elle n'obéit plus désormais aux lois du faire, de la poiésis. Elle est pure praxis : la violence pour la violence. Elle ne veut rien obtenir. Ce qui compte est l'action elle-même. Dans la mesure où la violence se libère de toutes considérations et devient tout entière elle-même, elle se métamorphose en cruauté.
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« Il y a très longtemps que les gens se sont habitués aux caméras, aux cartes de fidélité et aux courriels publicitaires. Certaines choses paraissent
pesantes, d’autres inévitables, beaucoup sont invisibles et inconnues. Les caméras promettent la sécurité, la saisie des données personnelle apporte
un certain confort. Hormis quelques moments de mauvaise humeur, le citoyen de verre apprécie les facilités que lui apporte l’ère digitale. Il renonce, sans rien y trouver à redire, à être anonyme, inaccessible, hors du champ d’observation. Il est totalement insensible à la perte de la liberté
individuelle. Il ne devine même pas qu’il y a quelque chose à défendre»
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Quels que soient les apports de l'histoire culturelle des idées et des pratiques, les hommes se préoccupent constamment de donner un sens à la souffrance. Mais l'édification de ces superstructures de significations ne fait que camoufler l'absurdité. Les significations foisonnent d'autant plus que cette absurdité est liée au corps. La culture vient étayer cette conception réconfortante selon laquelle même le pire a un sens et un fondement. Mais du fait qu'une chose existe ne s'ensuit nullement qu'elle ait aussi une signification. Et du fait que le détresse est souvent inéluctable ne s'ensuit pas qu'il faille en approuver la nécessité. D'où vient l'erreur selon laquelle ce serait la culture qui façonne la sensation de souffrance, alors qu'elle ne fait que créer les illusions dont les hommes se servent pour habiller leurs tourments. Pour être capable de voir la détresse de la violence, il faut mettre entre parenthèses tous les habillages culturels. Ce qui se révèle alors, c'est le caractère purement oppressif et inutile de la souffrance. La souffrance est la souffrance. Elle n'est pas un signe, elle n'est porteuse d'aucun message. Elle ne renvoie à rien. Elle n'est rien que le pire de tous les maux.
Ce qui pour le bourreau est un acte d'expansion, de liberté et de puissance, pour la victime n'est qu'avanie.
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Avec le recul de l'histoire, les excès des meurtres d'enfants sont d'une étrangeté effrayante. D'où les légendes par lesquelles la postérité a tenté de comprendre le monstre. Le personnage réel de Gilles de Rais s'est fondu avec la figure mythique de Barbe-Bleue, il est devenu sujet de ballades, de contes, de films, d'opéras ou d’oratorios. D'où provient l'attention soutenue ainsi portée au sinistre gentilhomme ? Pouvons-nous être vraiment certains que les atrocités ne suscitent que le dégoût et l'horreur ? L'horreur et le dégoût s'emparent de l'homme lorsqu'il repousse ce qui le fascine intérieurement. Nul rejet sans attirance. Le discours de l'effroi n'est trop souvent qu'hypocrisie. Le chevalier n'eut pas de peine à trouver des auxiliaires dociles. Les seigneurs de la violence ne sont certes pas légion, mais leurs comparses sont innombrables. Quand les seigneurs de la violence ont eu abdiqué, une multitude de tortionnaires ont pris leur place, la plupart au service d'une puissance d'ordre, une minorité à ses propres risques et périls . La cruauté n'a pas besoin de grands seigneurs.
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P 13
L’origine de la société n’est pas dans ce que l’homme fait, mais dans ce qu’il subit.
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Tout pouvoir aspire à s'étendre. Il cherche à occuper jusqu'à la dernière niche disponible. Il acquiert durée et pérennité en asséchant les sources de l'indépendance d'esprit et en transformant les gens en voisins aimables et en sujets dociles.
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L'échafaud est l'autel de la société. Il est le lieu du sacrifice expiatoire offert au dieu suprême : la société elle-même.
Ce qui distingue le châtiment du sacrifice culturel ancien, c'est uniquement l'inversion de l'objet et de la direction temporelle. Le sacrifice humain veut apaiser d'avance, le sacrifice pénal veut expier par après. Aux anciennes puissances du destin on sacrifiait des êtres humains de la plus grande valeur, exempts de tache, de faute et d'impureté. Le dieu mortel se contente du sacrifice d'êtres coupables, proscrits et marginaux.
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Le corps souffrant est fermé à la représentation linguistique. La plainte, le langage du psaume, ne s'élève qu'une fois que l'être a surmonté l'état où il hurle de douleur, et qu'il a retrouvé la parole. La plainte est la sublimation du cri. La souffrance ne se laisse pas communiquer ni représenter, mais seulement montrer. Mais le média qui montre n'est pas la langue, c'est l'image.
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" [...] le dilemme du maniaque, ce n'est pas la faiblesse de sa volonté mais l'impuissance de ses jugements. "
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