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Citation de Henri-l-oiseleur


L'idée d'une réforme de la langue comme étape obligée d'un processus de modernisation n'est pas propre à la Chine. La Turquie connaît par exemple des débats très semblables à la même époque. Elle n'est pas totalement nouvelle non plus. Dès la fin de la dynastie des Qing, certains intellectuels commencent à s'interroger sur l'influence de la langue (et notamment de l'emploi des caractères chinois) pour expliquer le retard qu'accuse la Chine sur les grandes nations occidentales. Dans les années qui suivent immédiatement la révolution, les jeunes institutions républicaines mobilisent certains des esprits les plus brillants de l'époque (Lu Xun) afin de mener une réflexion sur la langue et en particulier la nécessité d'une certaine standardisation.

Cependant, le mouvement du 4 mai est particulièrement remarquable car il fait de la promotion de la langue vulgaire, le Baihua, un de ses principaux chevaux de bataille... Il convient de rappeler que la diglossie entre la langue classique (wenyan), utilisée à l'écrit, et la langue parlée, est alors extrêmement accusée. Le Baihua peut être défini comme un proche dérivé de la langue parlée. Il se caractérise avant tout par le recours privilégié à des termes composés de deux caractères (procédé qui, à l'oral, permet d'échapper à l'ambigüité que font naître les innombrables caractères homonymes) et une construction syntaxique relativement explicite. Il s'oppose à l'extrême concision de la langue classique, souvent source d'ambigüité ...

p. 325
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