Citations de Yaël-July Nahon (16)
J’aurais dû faire marche arrière… J’aurais dû refuser de sortir avec le petit-fils du général qui avait condamné à l’exil mon propre grand-père convaincu de haute trahison. J’aurais dû faire marche arrière et ne pas plonger dans nos mémoires communes à la recherche de la vérité. J’aurais dû… Mais je n’ai pas pu…
L’expérience familiale m’avait appris à ne pas faire mention de documents écrits, source de bien des fantasmes et d’angoisses qui m’auraient fermé les portes des vielles malles range-souvenirs et fatras en tout genre. J’eus beau plonger dans les greniers étouffants, les caves humides, braver les blattes, les araignées et les bestioles qui s’abreuvent du suc des vieux souvenirs, rien.
(Les sept lettres)
Alban se montrait buté, borné, têtu, imprenable dans ses retranchements, une citadelle de secrets dans laquelle il m’était défendu de pénétrer. Ce que j’avais pris jusqu’alors pour de la discrétion m’apparut comme un refus impérieux de me laisser entrer plus avant dans sa vie.
(Les sept lettres)
Yann avait fait l’hypocrite effort de se vêtir de noir malgré le soleil radieux qui semblait le narguer. « Le deuil réclame un temps froid et pluvieux », fulmina-t-il en défiant du regard sous ses verres fumés l’astre orgueilleux.
Cheminant sur les routes de Oc
Je regarde les travers des autres
Petits ou grands
Les mêmes passions et les mêmes trahisons
Cheminant sur les routes de Oc
Je regarde les travers des autres
Le valeureux, le courageux n’a pas l’apparence que l’on croit
Ce n’est pas forcément celle d’un roi
Cheminant sur les routes de Oc
Je regarde les travers des autres
L’amitié, l’amour se niche parfois là où on ne le voit pas
Il chemine tout comme moi
Et surgit quand on ne s’y attend pas
Cheminant sur les routes de Oc
Je regarde les travers des autres
Je chemine seule, le cœur léger sur les routes de Oc
Car je sais qu’on m’attend à mon retour au château de Oc
Toute barrière semble abolie
Et depuis fort longtemps la vie me sourit
Moi la troubadour de ce pays de Oc
Je chemine en regardant les travers des autres
Et pour la première fois
J’ai même la foi
Foi en moi et toi
Foi en toi et moi
Certains de leurs confrères masculins en avaient pris ombrage et auraient bien aimé faire passer à Sarah le goût de la poudre qu’elle répandait.
Le duo incertain faisait face au médecin-dentiste-rebouteux de cette petite ville perdue. Myra suivait du regard la course des perles de sueur sur les replis du visage du médecin. Elles circulaient sur des vagues graisseuses que l’homme faisait bouger en tout sens lorsqu’il passait frénétiquement un large mouchoir sombre sur sa face rubiconde.
Il ne vit pas les deux hommes en costumes sombres identiques traverser la rue pour le rejoindre, il ne vit pas l’homme replet sortir un fin et long poignard de sa poche, et c’est à peine si Damien le sentit pénétrer dans son dos et déchirer ses poumons.
Tout n’était donc que posture et imposture chez Damien.
Elle observait donc avec une intense curiosité ces Hors-Grades qu'elle n'avait jamais vus et qui, sans nul doute, dirigeaient la Planète Centrale.
Le vaisseau tanguait de plus en plus. Un brusque changement de direction lui apprit qu'Orie essayait de fuir l'ennemi.
Les systèmes anti-incendie entrèrent en action, noyant la cabine sous un flot de nano-produits, des robots pompiers entrèrent en file indienne, envahissant l'espace, la porte grande ouverte vers la salle de commandement.
Le 55B piquait du nez vers une direction inconnue. L'ennemi le pilonnait sans cesse.
Le désir de posséder ou d'agrandir ses richesses, le désir d'augmenter sa puissance ou d'imposer ses croyances ont agité de tout temps l'univers. Imposer sa pensée à l'autre, le façonner jusque dans ses croyances, lui en imposer d'autres, lui voler ses terres et ses richesses, lui confisquer son passé et son avenir. Ne croyez-pas, Commandant, que ce type de comportement soit le seul apanage des humains. Bien des peuples agissent ainsi depuis que l'univers est univers.
Tout était grouillant et disproportionné, les wagons immenses et pourtant bondés vomissaient sans cesse un flot humain si dense que rien ne semblait le tarir. La foule se tenait debout, tellement serrée qu’Aya avait du mal à respirer.
Dire qu’elle leur ressemblait il y a peu, tout entière aspirée par son désir d’ascension, son désir de fuir les zones surpeuplées où seule la promiscuité est un compagnon fidèle. Son unique ambition avait été la recherche de grands espaces. De ce rêve, il ne restait plus rien.
Avec cet ouvrage, je renoue avec bonheur avec les récits de science fiction que j'ai découverts et tant affectionnés dans les revues SF des années 50/60 qui trônaient dans la maigre bibliothèque de la salle de colle et de permanence de mon collège tout juste inauguré. Tout y est. Régalez vous sans tarder,et embarquez en confiance avec Aya. Yaël July Nahon a apporté à son récit un souffle féministe qui, de fait est bienvenu et va de soi. Je préfère, et de loin, Aya à Barbarella...
Sans toi je serais comme lui, à goûter la poussière en guise de dernier repas, conclut-il en lui souriant de son charmant sourire en coin, illuminant son visage toujours rasé de près malgré cette vie inconfortable de chasseur de primes.
Il se demanda de nouveau comment une si frêle jeune fille arrivait à déplacer les cadavres qu’elle semait. Et dieu sait qu’elle en semait.
Certains de leurs confrères masculins en avaient pris ombrage et auraient bien aimé faire passer à Sarah le goût de la poudre qu’elle répandait.