J’aurais dû faire marche arrière… J’aurais dû refuser de sortir avec le petit-fils du général qui avait condamné à l’exil mon propre grand-père convaincu de haute trahison. J’aurais dû faire marche arrière et ne pas plonger dans nos mémoires communes à la recherche de la vérité. J’aurais dû… Mais je n’ai pas pu…
L’expérience familiale m’avait appris à ne pas faire mention de documents écrits, source de bien des fantasmes et d’angoisses qui m’auraient fermé les portes des vielles malles range-souvenirs et fatras en tout genre. J’eus beau plonger dans les greniers étouffants, les caves humides, braver les blattes, les araignées et les bestioles qui s’abreuvent du suc des vieux souvenirs, rien.
(Les sept lettres)
Alban se montrait buté, borné, têtu, imprenable dans ses retranchements, une citadelle de secrets dans laquelle il m’était défendu de pénétrer. Ce que j’avais pris jusqu’alors pour de la discrétion m’apparut comme un refus impérieux de me laisser entrer plus avant dans sa vie.
(Les sept lettres)
Cheminant sur les routes de Oc
Je regarde les travers des autres
Petits ou grands
Les mêmes passions et les mêmes trahisons
Cheminant sur les routes de Oc
Je regarde les travers des autres
Le valeureux, le courageux n’a pas l’apparence que l’on croit
Ce n’est pas forcément celle d’un roi
Cheminant sur les routes de Oc
Je regarde les travers des autres
L’amitié, l’amour se niche parfois là où on ne le voit pas
Il chemine tout comme moi
Et surgit quand on ne s’y attend pas
Cheminant sur les routes de Oc
Je regarde les travers des autres
Je chemine seule, le cœur léger sur les routes de Oc
Car je sais qu’on m’attend à mon retour au château de Oc
Toute barrière semble abolie
Et depuis fort longtemps la vie me sourit
Moi la troubadour de ce pays de Oc
Je chemine en regardant les travers des autres
Et pour la première fois
J’ai même la foi
Foi en moi et toi
Foi en toi et moi
Yann avait fait l’hypocrite effort de se vêtir de noir malgré le soleil radieux qui semblait le narguer. « Le deuil réclame un temps froid et pluvieux », fulmina-t-il en défiant du regard sous ses verres fumés l’astre orgueilleux.
Le duo incertain faisait face au médecin-dentiste-rebouteux de cette petite ville perdue. Myra suivait du regard la course des perles de sueur sur les replis du visage du médecin. Elles circulaient sur des vagues graisseuses que l’homme faisait bouger en tout sens lorsqu’il passait frénétiquement un large mouchoir sombre sur sa face rubiconde.
Il ne vit pas les deux hommes en costumes sombres identiques traverser la rue pour le rejoindre, il ne vit pas l’homme replet sortir un fin et long poignard de sa poche, et c’est à peine si Damien le sentit pénétrer dans son dos et déchirer ses poumons.
Certains de leurs confrères masculins en avaient pris ombrage et auraient bien aimé faire passer à Sarah le goût de la poudre qu’elle répandait.
Sans toi je serais comme lui, à goûter la poussière en guise de dernier repas, conclut-il en lui souriant de son charmant sourire en coin, illuminant son visage toujours rasé de près malgré cette vie inconfortable de chasseur de primes.
Il se demanda de nouveau comment une si frêle jeune fille arrivait à déplacer les cadavres qu’elle semait. Et dieu sait qu’elle en semait.
Certains de leurs confrères masculins en avaient pris ombrage et auraient bien aimé faire passer à Sarah le goût de la poudre qu’elle répandait.
Avec cet ouvrage, je renoue avec bonheur avec les récits de science fiction que j'ai découverts et tant affectionnés dans les revues SF des années 50/60 qui trônaient dans la maigre bibliothèque de la salle de colle et de permanence de mon collège tout juste inauguré. Tout y est. Régalez vous sans tarder,et embarquez en confiance avec Aya. Yaël July Nahon a apporté à son récit un souffle féministe qui, de fait est bienvenu et va de soi. Je préfère, et de loin, Aya à Barbarella...