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Citation de Mekina


Mekina
08 décembre 2022
La bouche de métro ressemblait à une paupière. Sous l'éclairage laiteux, c'était tout ce dont se souvenait Régis, dont la peau n'a pas de portes. C'était l'occasion ou jamais. Non. Pas tout de suite. Il choisirait sa cible et frapperait de nouveau.
Régis respira la présence de ses pores...Dans cette foule où il savourait l'inconnue comme un fruit mûr et voudrait la ravir, il sait que les baisers sont étrangement volés, et plus lents. L'homme n'y parlait pas, non : il suggérait. Il voulait la femme. Défi autant que jeu. Il aurait la femme. Ou plutôt il ne savait plus.
Dès la première secousse il s'inclina vers la gorge granulée. Cependant il ne la regardait plus, non. Il l'épiait. Il ne la touchait pas. Elle restait figée, le visage emperlé de sueur légère. Il lui semble. Il lui semble. Elle bouge, elle le fuit ; il bouge et se tend. C'était une entrée, il amenait cela avec lenteur ; cela fredonnait en indécisions, par poussées dangereuses et régulières. C'était une fraîcheur à ce point sans obstacle que d'abord il y prend un goût affectueux, dru. Mais il fut bien vite habité par cette espèce d'ardeur sans scrupule qui nouait son désir...Dans sa main, c'était comme un fourmillement, une démangeaison, un besoin de toucher le corps chaud.
Cela prit brusquement son aine. Une rafale. Ouragan immobile entre leurs visages voisins. Il sentait férocement la chaleur, mûre — belle et prête à se défaire — de cette compagne inaccessible. Il en avait déjà plein les doigts. Allait-il plonger le bras, sournoisement ? Il regarde l'inconnue droit dans les yeux. La femme avait oublié. Du moins elle ne l'a pas reconnu. Pas encore...Si. Et ses lèvres s'entrouvrent. Comme étonnées. Il y a une longue histoire au fond des prunelles qu'il croise.
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