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EAN : 978B003WR6SX6
E?d du Dauphin (01/01/1969)
3.25/5   2 notes
Résumé :
Un « grand aristocrate parisien » apporte un jour à Yambo Ouologuem, qui se présente ici comme un éditeur, un manuscrit ­d allure pornographique : trois cents couples du monde des affaires, du spectacle et des professions libérales y racontent leurs ébats érotiques sous forme de « confessions-poker ». Yambo Ouologuem en retouche le texte, complète, affine. Et ajoute aux confessions, les « arrière-mondes dont elles sont lourdes ». Cela donne une des uvres les plus au... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
verbeux et profondément ennuyeux ,certainement pas à classer sous l'étiquette histoire. Presque du Duras dans ses phrases qui ondulent et se retournent sur elles-mêmes, longues à l'infini ou faites d'un mot qui joue le point. ou du Revzani dans l'emploi (antique) des désignations de personnages (L'homme au phallus le plus beau, La femme au foulard très sombre etc) j'en suis à la page 72 sur 314. Je continuerai (peut-être) mais la base ressemble trop à l'idée du Salo de Pasolini ou des histoires anciennes : quelqu'un raconte une histoire, il y a des gages (tellement compliqués que cela se comprend difficilement ou ... pas du tout ), le tout noyé dans une langue qui se veut belle mais qui déploie ses phrases à l'infini. Non, je n'accroche pas. En extrait une scène d'entrée qui n'en finit pas . Ce 1ert septembre 2022, je ne l'ai toujours pas repris et ne le reprendrai jamais. Un texte aussi snob que devaient l'être ces personnages des nuits parisiennes qui se dévergondaient pour, sans doute, fuir l'ennui de tout ce qu'ils possédaient
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il y a tout à coup une crispation sur le visage de la femme, qui se mord la lèvre inférieure, rouge, dure et charnue.

Sa tête était toujours immobile ; par ses narines larges ouvertes, elle aspirait de sifflantes bouffées d'air. Ses flancs vibraient contre Régis, et d'un bloc, elle se raidit, fort, très fort, reins secoués de spasmes. Brusquement ce fut la brûlure d'une sorte de fièvre heureuse, un écarquillement à peine perceptible de ses prunelles, qui s'avivent, un affaissement de son corps. Quelque chose de puissamment chaud gicla, nettement audible. Les flancs de la femme allaient s'endormir, quand Régis se fit plus sec, plus nerveux, plus impérieux, laissant son sexe protester, s'affirmer, se désoler dans l'orgasme de la femme, qui crispa brusquement ses membres. Ce fut au même moment chez l'homme et la femme une secousse si impétueuse qu'ils en eussent crié, s'ils avaient pu crier dans cette foule. Ils se prirent la main, la serrant, malaxant à deux le couteau à cran d'arrêt, comme pour affirmer à ce complice qu'ils vivaient, qu'ils lui savaient gré de leurs frissons, voulaient les y fixer, s'en imprégner, imposer le souvenir de leur possession à leur corps, le retenir. Puis, à nouveau absorbés par le balancement rythmé du train, ils s'appliquaient simplement à se savourer dans cette grisante agonie. À chaque arrêt du métro, ils renaissaient de la nouveauté d'une étape inconnue : en raison des surprises sans cesse ressuscitées par les mouvements de foule.

Et ils replongeaient dans l'examen minutieux et caché de découvertes dont le goût inépuisablement se modifiait. Deux fois de suite Régis prit la femme, dont l'orgasme silencieux se trahissait par cette fixité terrifiante des ombres nocturnes qui balayaient son regard abreuvé de néon. À chaque fête, ses reins goûtaient, sous les griffures des ongles de Régis, la recrudescence délicieuse et voluptueuse dont se fortifiait leur désir, qui se troublait de sa renaissance. Bien-être uniforme et sans paroles, entraînant comme une haleine de mer : forte, indivise, dans ce bel aspect fervent du plaisir...

À présent, ils demeuraient sans rien faire, les mains mollement enlacées autour de l'arme blanche, yeux errants sur les lignes du journal. Puis, comme gênés par les mouvements d'épaules de voisins qui cherchaient à gagner la sortie, ils avaient l'air de relire pour mieux les comprendre, les mêmes lignes du même journal. Régis caressait le poignet menu de la femme, laissant les ongles de sa compagne griffer la déchirure du pantalon, puis passé le slip, aller et venir autour des anses du bassin. À la fin, ils levèrent les yeux, se dévisageant.

Comme pour se boire.
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La bouche de métro ressemblait à une paupière. Sous l'éclairage laiteux, c'était tout ce dont se souvenait Régis, dont la peau n'a pas de portes. C'était l'occasion ou jamais. Non. Pas tout de suite. Il choisirait sa cible et frapperait de nouveau.
Régis respira la présence de ses pores...Dans cette foule où il savourait l'inconnue comme un fruit mûr et voudrait la ravir, il sait que les baisers sont étrangement volés, et plus lents. L'homme n'y parlait pas, non : il suggérait. Il voulait la femme. Défi autant que jeu. Il aurait la femme. Ou plutôt il ne savait plus.
Dès la première secousse il s'inclina vers la gorge granulée. Cependant il ne la regardait plus, non. Il l'épiait. Il ne la touchait pas. Elle restait figée, le visage emperlé de sueur légère. Il lui semble. Il lui semble. Elle bouge, elle le fuit ; il bouge et se tend. C'était une entrée, il amenait cela avec lenteur ; cela fredonnait en indécisions, par poussées dangereuses et régulières. C'était une fraîcheur à ce point sans obstacle que d'abord il y prend un goût affectueux, dru. Mais il fut bien vite habité par cette espèce d'ardeur sans scrupule qui nouait son désir...Dans sa main, c'était comme un fourmillement, une démangeaison, un besoin de toucher le corps chaud.
Cela prit brusquement son aine. Une rafale. Ouragan immobile entre leurs visages voisins. Il sentait férocement la chaleur, mûre — belle et prête à se défaire — de cette compagne inaccessible. Il en avait déjà plein les doigts. Allait-il plonger le bras, sournoisement ? Il regarde l'inconnue droit dans les yeux. La femme avait oublié. Du moins elle ne l'a pas reconnu. Pas encore...Si. Et ses lèvres s'entrouvrent. Comme étonnées. Il y a une longue histoire au fond des prunelles qu'il croise.
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La grotte. La grotte de l'inconnue. Sa grotte molle et accueillante. Sa grotte parcourue d'ondes perverses, que lèche à coups de butoir le pénis. Gorgé de patience. Sanglé de gestes délicats. Claques : de bas-ventre. Silence. Puis une autre aussitôt après. Labourant le col. Voletant autour du clitoris, guidé par la main de l'amoureuse. Avec en écho les sursauts épais, lents, de hanches jamais repues. Quelque chose crépita. Éclat liquide de l'émail de leurs dents, qui crissent. Leurs visages s'étirent. La bouche se tend, et retombe. Les secondes passent. Il faut que le coït ne se résigne jamais à être long. Mais insoutenable de force et de douceur. Brutal comme la sensation de devoir jeter devant soi le poing. Avec les mouvements nécessaires pour parer les coups qu'assène l'assouvissement provisoire de la faim du sexe. Sueur, ruisselant sur le visage immobile de la passagère. Corps arqué, bandé, tendu tel un jonc de marbre lisse, elle regardait le toit de métal du compartiment, buvant à larges bouchées le silence. Sans rien voir. Une colonne de veille montait en elle comme monte une douce fumée.
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Quand la mariée ferma les yeux, Jean, Josiane, Francine et moi-même n'eûmes qu'une seule pensée.
Elle traversa l'esprit de Jean, qui alors avança la tête un peu plus, embrassa la mariée sur la joue, essuya encore le mascara...
Isabelle ferma les yeux quand le mouchoir toucha ses paupières.
Alors, Jean prit ses lèvres...Elle se débattit un peu, ne comprenant pas. Sa main se raidit, elle joua du torse, mais Josiane et Francine avaient compris le danger. Elles s'enhardirent, acculées à l'audace pour éviter le scandale. Francine lécha la nuque de la mariée, à la naissance du duvet, le long de la colonne vertébrale où les mains expertes de Josiane firent couler la fermeture Éclair. La robe chut tout aussitôt.

Je promenai mon sexe le long du bras de la mariée, dont un autre invité — amant de Josiane — embrassait la plage touffue. Ce fut un silence, avec seulement les petits cris de la mariée comme des cris de grillon. Elle continuait à se balancer sur ses jambes écartées par Josiane et Francine ; Jean lui disait tout bas des mots dont le sens importait peu, il l'embrassait sur la bouche ; des lèvres suçaient le vagin de la mariée nue ; des mains défirent son soutien-gorge, et l'amant de Josiane, sur un signe de Josiane, prit la femme en levrette, avant même qu'elle comprît ce qui se passait. Elle eut des mots désordonnés, disant qu'elle ne comprenait pas, demandant avec des yeux démesurément ouverts ce qui lui arrivait, et, quand l'homme éjacula en elle, elle accueillit avec une faim dont s'étonnaient ses propres doigts, la verge de Jean, qu'elle masturba.
Elle n'opposa nulle résistance quand Jean la renversa sur la moquette, quand je lui dis que la porte était verrouillée, quand elle entendit le tourne-disque clamer sa symphonie, et que, dès que Jean s'était retiré de sa vulve liquide de sperme, je la pris à mon tour, cependant que Josiane lui baisait les lèvres et que Francine lui suçait tour à tour les aisselles et les seins.
Finalement, on coucha la mariée, et Francine vint dire aux parents qu'elle s'était assoupie de fatigue.
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À demi paralysé par le plaisir, l’excitation, le sentiment obscur de courir au-devant de sa propre fin, le motard chercha instinctivement à retirer la bouche de Golda de la pointe de son pénis. Vrillé de sensations électriques, aiguës, qui sciaient les nerfs comme une lame de rasoir, il ne put, se tordait, secoué, désarçonné, bercé de soubresauts auxquels il s’abandonna comme malgré lui… Alors, ses mains se promenèrent sur son propre nombril, autour de sa propre taille, et, sous le coup d’un spasme irrépressible, ses doigts crispés fermés en un délire de phalanges noueuses se formèrent en poing nerveux qu’il abattit de toutes ses forces sur son ceinturon : contre l’automatique. Et brusquement il hurla, jetant à terre son casque. Golda accueillit contre son front, sa bouche, sa joue, sa gorge et ses seins la chaude vibration de jets odorants qui giclèrent, serpentant sur elle, volant, nerf de mousse épaisse, du sexe sur son corps, à la vitesse d’une hirondelle laineuse et bonne.
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Vidéo de Yambo Ouologuem
#yamboouologuem #goncourt #cultureprime Yambo Ouologuem a été un écrivain encensé par la critique avant d'être accusé de plagiat et de se murer dans le silence. Oublié de tous, c'est à la faveur du dernier prix Goncourt, inspiré par sa vie, que l'on a redécouvert l'homme au destin tragique et son oeuvre.
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