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Citation de Charybde2


Ce soir-là, allongée contre Sergueï, avec les ronflements bruyants de Léonid en fond sonore dans la chambre comme toujours étouffante et surchauffée – ils insistaient là-dessus, prétendant qu’il était indispensable de remplir jusqu’à la gueule ce poêle souffreteux et noir de suie, sous prétexte que « les enfants allaient avoir froid », et il aurait été aussi impossible et laid de polémiquer qu’il était impossible de passer une nuit entière sans bouger, à respirer, en guise d’air, une chaleur poussiéreuse parfumée des odeurs de onze corps -, je songeais qu’à cette heure-là sur l’autre rive, au lieu de dormir, ils s’étaient tous rassemblés, sans doute dans la salle à manger encombrée de tables dépareillées, et qu’ils écoutaient les récits de leurs voisins fraîchement retrouvés – une petite communauté soudée ignorant toutes les conventions qui nous compliquaient tant la vie, où personne ne devait aimer ou ne pas aimer, accepter ou ne pas accepter qui que ce soit, parce que l’appartenance de chacun à l’ensemble était indiscutable, alors pour la première fois, je ressentis quelque chose qui s’apparentait à un regret concernant notre refus d’en faire partie.
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