Citation de ParChemin
Sénégal. Environs de Dakar. Barques sur le lac Rose. Il y a une vingtaine d'années, le lac Rose, autrefois appelé lac Retba, était encore alimenté par les pluies de l'hivernage, que restituaient progressivement les dunes environnantes. Attirés par ces eaux poissonneuses et préservées, des Peuls s'étaient fixés dans la région et avaient fondé des villages permanents. Mais la sècheresse persistante, interrompant l'alimentation en eau douce, a réduit dramatiquement la surface du lac et donc accru considérablement sa salinité, aujourd'hui comparable à celle de la mer Morte, avec 320 g de sel par litre. Pour expliquer cette - catastrophe - naturelle, certains habitants de la contrée évoquent la vengeance d'un génie-femme, jaloux de voir les pêcheurs lui voler les poissons de son lac. À l'activité de pêche a donc succédé l'exploitation du sel, dont on récolte chaque jour une trentaine de tonnes. La technique est simple : munis d'un bâton pour casser la croute de sel déposée au fond du lac, les ramasseurs récoltent des blocs qu'ils entassent dans une série de cuvettes de plastique, arrimées à la taille et qui les suivent dans leurs déplacements. Il est possible de rapporter jusqu'à 500 kg sur la rive et de gagner ainsi 1500 francs C.F.A par jour - à peu près 2 dollars -.