AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de ChezLo


Nous habitions Paris, trou puant, Ben. Des corps humains gisaient sur les trottoirs, morts ou vifs. Nous ressentions pour eux la même sympathie que pour des excréments canins. Nous nous changions en prédateurs. Je m'explique : nous avons atteint notre seuil critique en tant que bons citoyens, et plutôt que d'entrer en divergance nous partons, nous allons au vert, nous naturaliser. Outre les yeux, contemple cet océan végétal à perte de vue, respire un peu cet Eden. De l'herbe et du vent.

- C'est la clime qu'on respire. Et personnellement j'aime mieux fumer l'herbe que la brouter, on est d'ailleurs quelques uns...

- ...à saigner nos parents, à leur vider les poches, à les désespérer. Et vous en crevez, les gars, vous donnez la becquée aux milliardaires, vous allaitez goulûment les aigrefins de la haute finance et en retour ils vous font la loi, la morale, ils vous accusent de saboter leur petit business mondialisé. La moitié du temps vous la passez chez le psy, l'autre moitié dans les commissariats. A quinze ans c'est cuit, emballé, il n'y a plus qu'à vendre vos corps bousillés aux fast-foods pour qu'ils en fassent du bio, du big-mac labelisé pur boeuf de plein air, deux pour le prix d'un, traçabilité garantie, je continue ?
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}