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Citation de Dylou


Et ces vieillards, on pouvait deviner qu'au sens où l'entend le vulgaire, c'étaient des gens qui avaient réussi dans la vie, et non des ratés. Cependant, certains d'entre eux devaient avoir assuré leur réussite en faisant le mal et ne la maintenaient qu'en répétant leurs forfaits. Ceux-là n'avaient pas la paix du coeur, ils étaient plutôt des anxieux, des vaincus. Ce qui montait du fond de leur poitrine quand ils étaient étendus au contact de la nudité d'une jeune femme endormie, peut-être n'était-ce que la terreur de la mort prochaine et le vain regret de leur printemps disparu. Peut-être y avait-il aussi le remords de la dépravation de leurs actes passés et les malheurs domestiques habituels aux gens qui réussissent. Il est possible qu'il n'y ait pas pour les vieillards de Bouddha qu'ils puissent prier à genoux. Une belle fille nue dans leurs bras, ils versent des larmes glacées, s'abîment en bruyants sanglots et gémissent, mais la fille les ignore et jamais ne s'éveillera. Les vieillards n'en éprouvent nulle honte, leur vanité n'en souffre nulle blessure. Ils sont absolument libres de regretter, libres de se lamenter. Considérées sous cet angle, les "Belles Endormies" ne seraient-elles pas des sortes de Bouddhas ?
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