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Citation de zenzibar


Elle se promenait un jour dans les jardins du palais en songeant à la belle Pao-sseu, quand une pensée l'arrêta soudain. D'ordinaire elle ne pouvait s'empêcher de rire de bon coeur dès qu'elle évoquait cette histoire, mais cette fois, elle sentit les muscles de ses joues se raidir au moment où elle allait se mettre à rire. Elle trouvait divertissante l'histoire de cette belle qui boudait sans cesse, mais elle-même, avait-elle si souvent l'occasion de rire?

En y réfléchissant, elle s'aperçut qu'elle n'avait pas ri de bon coeur, ce qui s'appelle rire, depuis des années. Pao-sseu n'était pas la seule à ne plus pouvoir rire, elle aussi était dans le même cas.

La Kouei-fei fit en pensée le tour des femmes du palais. Prunus non plus ne riait pas, et non seulement Pao-sseu, elle-même et Prunus, mais toutes les femmes devenues un jour épouses d'un souverain, n'avaient elles pas toutes laissé leur rire à la porte du palais ?

Qu'avaient-elles reçu en échange de ce rire qui leur était ôté ? Le pouvoir ? ... Elle était en proie à d'insoutenables pensées. C'était la première fois qu'elle considérait sous cet angle ce pouvoir qu'elle avait atteint en devenant Kouei-fei.

(P. 107)
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