En ce sens, ce travail se situe dans la perspective d’un projet démocratique par en bas et contre l’État. Ce projet se positionne d’emblée en extériorité du libéralisme politique et du paradigme du gouvernement représentatif moderne.
C’est surtout en Allemagne et en Hollande, mais aussi en Russie avec diverses organisations de l’opposition de « gauche », que l’on trouve contre l’orientation léniniste les prémices d’une tradition conseilliste dont les principaux traits sont les suivants : défense de la centralité des conseils et de leur auto-organisation dans la réorganisation politique, rejet clair de la dictature de parti et du substitutisme, critique d’une forme d’autoritarisme léniniste et du rejet du pluralisme tant interne qu’externe aux partis communistes, critique de la bureaucratisation.
Les conseillistes ne cesseront de répéter leur attachement à l’auto-organisation démocratique depuis la base de la société, à partir des organes de type conseil. On retrouve bien ici la thématique de la démocratie contre l’État.