Yoram Leker

Etre juif en France en 1940-1944

C'est une très mauvaise idée.
Si j'étais rabbin à Paris en 1940 et qu'un type poussait la porte de ma synagogue pour me prier de le convertir , ma première réaction serait de lui mettre un exemplaire de Je suis partout sous le nez.Si malgré ça il insistait , e m'assurerais qu'il sait lire avant de l'orienter vers une autre religion ou, si les symptômes persistent, vers l'hôpital psychiatrique le plus proche.

Ceux qui optent pour le suicide préféreront l'intoxication médicamenteuse à la défenestration, ne serait-ce que pour des considérations esthétiques.
Attention, un mauvais dosage pourrait vous contraindre à de fastidieuses justifications. A ce propos, une lettre d'explication est pour le coup souhaitable, sous les mêmes réserves que ci-dessus. Si vous n'êtes pas inspiré, un simple "Pardon, je n'en pouvais plus" fera parfaitement l'affaire. Ne vous en faites pas, chacun comprendra, il n'en peut plus non plus. (p. 27)

Être juif en France en 1940-1944

C'est une très mauvaise idée.
Si j'étais rabbin a Paris en 1940 et qu'un type poussait la porte de ma synagogue pour me prier de le convertir,ma première réaction serais de lui mettre un exemplaire de "Je suis partout"sous le nez.Si malgré ça il insistait,
Je m'assurerais qu'il sait lire avant de l'orienter vers une autre religion ou,si les symptômes persistent,vers l'hôpital psychiatrique le plus proche.

La plupart du temps, à l'image de la mère de Romain Gary, vos parents exigeront de vous de grandes choses. Ne vous laissez pas faire. Sans aller jusqu'à les confronter à leur propre médiocrité, ce qui risquerait d'altérer durablement la qualité de vos relations, vous pourrez toujours leur demander pourquoi ils ont renoncé, eux, au violon, à la présidence de la République ou à la recherche fondamentale appliquée à la théorie du chaos. (p. 22)

L'ours étant un animal qui se voit plutôt bien et même de loin, on se demande d'emblée à quoi peut bien servir un montreur d'ours. C'est qu'en réalité, ce que vise à montrer le montreur d'ours n'est pas tant l'ours que lui-même et son talent de dompteur. Paradoxalement, plus l'ours sera imposant, plus le montreur d'ours se fera remarquer. (p. 46)

Dans le fameux troisième mouvement de la symphonie Titan de Mahler, le célèbre "Frère Jacques" en mode mineur est suivi d'un thème de musique traditionnelle yiddish, qui sautille à cloche-pied, sur un mode mineur lui aussi. Mahler avait écrit à Freud que son inspiration musicale avait pour origine, dans son enfance, les scènes de ménage dont les éclats lui parvenaient de la chambre parentale tandis qu'en bas, dans la rue, un mendiant jouait de l'orgue de Barbarie. C'est l'entremêlement de cette musique joyeuse et du drame se jouant dans la chambre voisine qui marquerait ainsi le style de Mahler.
P. 239

Pour bien comprendre ce qui s'est passé, il faut avoir à l'esprit qu'à l'époque, aux yeux d'un Israélien moyen, les millions de Juifs assassinés par les Allemands n'avaient à s'en prendre qu'à eux mêmes. Ils s'étaient laissés mener sans résistance, "comme des moutons", dans les chambres à gaz. Seuls ceux du ghetto de Varsovie, qui s'étaient vaillamment rebellés contre l'ennemi, méritaient de la considération. Ceux-là avaient choisi de mourir en combattants, à l'image des vaillants pionniers du jeune État.
P. 117

Quelle que soit la réalité, elle ne saurait masquer l'essentiel, à savoir que Kasztner a été assassiné pour avoir été le seul Juif de l'histoire à en avoir sauvé des milliers d'autres, au péril de sa de sa propre vie.
On dirait une histoire juive !
P. 221

Lorsque mon grand-père, Igor, décrétait qu'il faisait chaud, aucun thermomètre au monde n'était susceptible de le contredire, eût-il affiché 0°C. Il ouvrait grand les fenêtres avant de troquer son complet-veston contre un short en coton et un marcel.

Elle s'est accroupie, face à moi, devant le présentoir de rasoirs Bic, m'offrant une vue imprenable sur tous ses seins. Puis elle a levé la tête et m'a dit, avec un grand sourire : "c'est pour toi" ! Mon premier réflexe fut une érection.