Tout dans l’allure d’Andragoras, le roi de Parse, quarante-quatre ans, magnifique barbe noire et yeux incandescent, dénotait l’homme de guerre invaincu depuis les seize années qu’il régnait sur le pays. La taille haute, les épaules larges et robustes, il avait, à l’âge de treize ans, terrassé un lion, ce qui lui avait valu le titre de shirghîr, « tueurs de lions » ; à quatorze, il avait fait ses premières armes sur le champ de bataille, y gagnant le titre envié de preux mardhân. Nul n’était plus qualifié que lui pour mener l’armée parse – cent vingt-cinq mille cavaliers et trois cent mille fantassins.