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3.42/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : La Ferté-sous-Jouarre , le 23/12/1920
Mort(e) à : Paris , le 03/01/2005
Biographie :

Yves Benot, pseudonyme de Édouard Helman, né à la Ferté-sous-Jouarre le 23 décembre 1920 et mort à Paris le 3 janvier 2005, est un historien français du colonialisme, un journaliste et un militant anticolonialiste.

Interrompant des études de lettres, Yves Benot rejoint pour sa part la France libre par l'Espagne. Après la fin de la guerre, il reprend une activité littéraire (préparation d'un volume de textes d'Antonin Artaud) et politique (Revue du Moyen-Orient). Il commence aussi une carrière de professeur de lettres, d'abord au Maroc où il exerce une activité journalistique.

Revenu en France, il travaille dans des publications liées au Parti communiste français. En 1958, il rejoint la Guinée nouvellement indépendante pour enseigner au lycée de garçons de Conakry. En 1962, après le procès des enseignants, il rejoint le Ghana de Nkrumah où reste jusqu'à la chute de celui-ci.

Très inspiré par les Lumières du XVIIIe siècle, il démontre leur avance sur leur temps malgré leurs ambiguïtés. Il estime que, plutôt que de s'indigner, rétrospectivement, des insuffisances de la lutte contre l'esclavage, il convient surtout de réintégrer la colonisation dans l'Histoire et d'en comprendre les mécanismes.

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Source : wikipédia
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La conclusion est claire. Aux colonies, le national de l'État colonisateur, riche ou pauvre, est toujours un privilégié, bon gré mal gré. Charles-André Julien écrira en 1969: « Parce que le petit Blanc, qu'il le veuille ou non, bénéficie d'un privilège, même quand il est misérable », ce qui va à l'encontre de la thèse de la défense des droits supposés légitimes de ces petits Blancs - pas si petits que ça si on les compare à la moyenne des revenus des colonisés. L'argument a cependant une autre face qu'il faut aussi examiner: il sous-entend qu'il y a aussi une gauche parmi les Français des colonies, les fameux « salopards » du colon de l'oued Sebou. Il est vrai que sur une masse de 900 000 humains, comme en Algérie, il serait extraordinaire qu'il n'y eût que des racistes et des ultras sans exception. Il y a des libéraux, des militants de gauche et d'extrême gauche; on a découvert précédemment quelques-uns d'entre eux, ces maires libéraux qui ont essayé d'empêcher que le sang coule le 8 mai 1945, et dont un y a laissé sa vie. Des exemples, on peut en effet en trouver un certain nombre; on rappellera seulement l'instituteur communiste Gaston Donnat, au Cameroun et en Algérie plus tard. Il n'en reste pas moins que, tous ensemble, ils ne constitueraient jamais qu'une minorité, dont l'influence, surtout au sud du Sahara, n'a sans doute pas été négligeable, mais qui n'en est pas moins atypique, et pas seulement pour une raison de nombre. Ils sont un élément dissident, hétérodoxe et hétérogène au sein d'une société coloniale qui ne pourrait que se dissoudre s'ils y gagnaient la majorité - par une hypothèse absurde. En outre, et c'est peut-être encore plus important, c'est une minorité de cette minorité qui parvient, dès 1945-1947, à envisager sérieusement le principe du droit à l'indépendance. D'autres, particulièrement en Algérie, cherchent une issue dans une sorte d'association franco-algérienne, qui impliquerait une amélioration radicale du niveau de vie des Algériens, mais ne résoudrait pas le problème politique.

Ce qu'écrira plus tard l'orientaliste et résistant Paul Mus à propos des Vietnamiens s'applique parfaitement ici: « Nous avons pu vivre quatre-vingts ans [en Algérie, cent quinze, Y.B.] auprès de générations successives de ces gens qui n'avaient qu'une idée en tête: se retrouver maîtres chez eux, sans lire en eux » On conçoit comment il a pu se faire qu'aux motifs profonds de haine accumulée, déjà évoqués, a pu s'ajouter une incompréhension entre au moins une partie des libéraux des colonies et les nationalistes. Quoi qu'il en soit, c'est de manière générale l'oppression coloniale accumulée sur des générations et sensible dans toute la vie quotidienne qui produit, non pas constamment, mais par explosions soudaines, la violence extrême des colonisés, par éclairs en quelque sorte. Au demeurant, des situations analogues peuvent encore se présenter aujourd'hui, en Afrique du Sud par exemple, mais aussi, éventuellement, dans les banlieues-ghettos des pays occidentaux. (pp. 47-48)
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