LA TERRE
[…] Retrouvons-nous
Si haut que la lumière comme déborde
De la coupe de l'heure et du cri mêlés,
Un ruissellement clair, où rien ne reste
Que l'abondance comme telle, désignée.
Retrouvons-nous, prenons
À poignées notre pure présence nue
Sur le lit du matin et le lit du soir,
Partout où le temps creuse son ornière,
Partout où l'eau précieuse s'évapore,
Portons-nous l'un vers l'autre comme enfin
Chacun toutes les bêtes et les choses,
Tous les chemins déserts, toutes les pierres.
Tous les ruissellements, tous les métaux.
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