Yves Chiron

Dans les colonies espagnoles et portugaises, aussi, le culte de la beata Rita se répandit. Les Augustins, présents à Mexico dès 1533, en furent les premiers propagateurs. La figure de sainte Rita correspondit bien aux aspirations de la religiosité populaire d'Amérique latine. Gianfausto Rosoli et Luciano Tosi font remarquer : "La diffusion de la dévotion à sainte Rita dans le Nouveau Monde caractérisée du reste par un crescendo continu – ne peut se comprendre si ce n'est par la prégnance des multiples significations qu'elle assume aux yeux de la population latino- américaine. Sainte Rita représente justement la condition de la femme qui se rachète, s'autoémancipe et est glorifiée par la nouvelle religion catholique : figure de la femme "totale", qui ne renonce pas à la maternité et qui connaît le parcours entier de l'expérience féminine (vierge, épouse, mère, veuve, religieuse, sainte) et, finalement, avec une glorification particulière dans l'expérience mystique et dans extraordinaire, qui va au-delà des possibilités humaines ".