Le mot "romantique" semble avoir été prononcé pour la première fois en Angleterre, avant de se répandre et de s'imposer sur le Continent.Les romans noirs: le Château d'Otrante de Walpole, les Mystères d'Udolpho d'Ann Radcliffe et le Moine de Lewis, qui ont boulversé les notions courantes de la réalité pour les remplacer par -je dirais presque leur surréalité, sont des oeuvres romantiques.
Mais c'est Novalis qui a donné l'impulsion définitive au romantisme allemand: "Le monde doit être romantisé.En donnant une signification élevée à ce qui est commun, un aspect mystérieux à ce qui est banal, la dignité de l'inconnu à ce qui est connu, un halo d'infini à ce qui est fini, je romantise."
Tout le mal, constatait-il, vient de la pensée consciente, trop sûre de son propre pouvoir, et fermant ainsi l'accés à toutes les forces inexploitées dont les rêves nous indiquent l'existence.En abolissant les barrières entre notre subconscient et notre conscience, "qui sait, dit-il, quelles unions merveilleuses, quelles surprenantes naissances nous allons découvrir en nous?"