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Citation de AuroraeLibri


J'ai vu crouler successivement, dit-il, l'inspiration, le miracle, le dogme. Inquiet, j'ai cru d'abord que, derrière ces ruines, l'édifice idéal restait debout. Avec quelques-uns de mes maîtres les plus éminents, j'ai renoncé au Dieu objectif des anciennes traditions, de l'ancienne alliance, pour chercher le Dieu intérieur, plus vrai, plus pur, dont la parole est supérieure aux formules humaines, dont le verbe est vraiment créateur. Je croyais ainsi rompre avec la part de superstition qui subsiste dans la religion, m'élever sur l'échelle de la piété. Mes forces m'ont trahi ! Dieu s'est perdu pour moi en aspiration vaines, en de vagues promesses, en un non-être prestigieux. La pensée religieuse n'était plus qu'un soupir de l'âme vers un idéal fluide, insaisissable force d'être immatériel : Dieu s'est dissipé, Dieu s'est fondu comme un nuage... Pourtant, j'ai conservé, aussi ardent, le goût du bien et de la vérité Ce qu'ils sont au juste, je ne le sais plus ; Mais je compte sur ma conscience pour me l'apprendre au jour le jour, à travers les obscurités d'un chemin où elle est maintenant mon seul guide. Et je ne puis en ce moment me tromper sur ses ordres: elle m'affirme que je serais un mauvais ministre de ce Dieu dont je n'entends plus la voix ; elle me défend de prendre du service dans son Église; ma consécration et ma vie entière ne serait plus qu'un mensonge !

M. Defos, fils fils aîné, sa femme écoutait, comprenant à demi. Dieu existe-t-il dans nos cœurs ou dans son ciel ? ils ne se le demandaient guère ; mais la mère voyait que son fils souffrait, et souffrait avec lui. Quant au père, sentant menacé ses arrangements de famille, il ne songeait qu'à parer au mal, le mieux possible.

Deuxième partie
Chapitre IV
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