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Citation de DonaSwann


Les académiciens qui ont modifié le français, avant d'inaugurer la litanie des "Ne dites pas... mais dites...", n'avaient pas en ligne de mire le vulgum pecus. Ceux des temps modernes ne s'en soucient pas davantage, bien que ledit pecus ait fait irruption dans le paysage depuis longtemps. Plus la langue est compliquée, plus elle comporte d'illogismes, et plus il y a besoin d'experts - ou de pseudo-experts - pour observer les entrailles de la bête et prescrire ce qu'il convient de faire. Depuis quelques années, les sites prescrivant "le bon usage" se sont multipliés. La rubrique "Dire, ne pas dire" de l'Académie française n'est plus qu'une parmi d'autres. A cette particularité près qu'elle diffuse des usages archaïques, et qu'elle est - comme le site lui-même et le fameux dictionnaire que personne ne lit - entretenue aux frais des contribuables, par des fonctionnaires qui seraient plus utiles sur d'autres postes.
Les responsables de l'enseignement public, qui ont en charge l'instruction de millions d'enfants, gagneraient à reprendre le dossier en main. Est-il bien raisonnable de sacrifier le plus grand nombre des élèves sur l'autel du français châtié, pour que quelques centaine puissent un jour épater leurs contemporain.es avec un savoir de cuistres, et quelques dizaines espérer briller aux championnats du monde de l'orthographe ? Non seulement l'État devrait cesser de financer une institution qui se moque allègrement de ses lois (il en existe depuis 1986 sur la "féminisation des titres", et depuis 2000 sur "l'égal accès des femmes et des hommes" aux fonctions supérieures), mais il serait grand temps qu'il revienne sur les complications semées à loisir dans notre langue depuis quelques siècles. Autrement dit, il est temps que les choses se passent en France comme dans les autres pays de langues romanes, et qu'on y écoute les linguistes qui appellent depuis des décennies à ces réformes.
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