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Citation de Organdi


Je crois que mon grand-père aimait sincèrement ses vaches.
Je sais aussi qu’il était particulièrement attaché aux chevaux comtois qu’il gardait dans son pré, et qui étaient pourtant, eux aussi, destinés à l’abattoir. Pour ses soixante-dix ans, ma mère a fait agrandir et encadrer une photo en noir et blanc, un peu tachée, où on voyait deux de ces chevaux, paissant près de la ferme où avaient vécu mes grands-parents (à l’époque, ceux-ci avaient quitté la ferme depuis une quinzaine d’années, pour travailler comme ouvriers horlogers, avant d’accéder à la retraite). Je me souviens de l’émotion de mon grand-père recevant ce cadeau.

Rétrospectivement, je me dis que fils, petit-fils, descendant d’une très longue lignée de paysans, il ne s’imaginait certainement pas qu’il pouvait vivre d’autre chose que de l’élevage, parce qu’il considérait probablement que ces animaux, il fallait bien les élever pour qu’on puisse les manger.
Il ne s’imaginait certainement pas non plus qu’on pouvait vivre sans manger d’animaux. Ni qu’une société tout entière pourrait faire le choix de ne plus élever les animaux. De mon côté, je sais aujourd’hui que l’on se porte très bien quand on choisit de ne plus consommer de produits animaux. Je commence à comprendre aussi qu’il y a des choix qu’une société effectue mine de rien, et qui initient, perpétuent, soutiennent un modèle agricole, alimentaire, civilisationnel.
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