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Citation de fanfanouche24


Le nomade que reste tout Breton ne pouvait trouver qu'un soulagement là où la plupart des hommes eussent vu une corvée ; promener ainsi sa marchandise, c'était l'indépendance, c'était la liberté. Il partait de bonne heure, traversant les rues tièdes d'aurore, son baluchon à son côté, joyeux comme l'oiseau qui sort du nid, sifflant son petit air de tête. Il lui semblait commencer le " grand trimard", cette tournée de France que les ouvriers faisaient tous, à pied, autrefois.Les endroits hantés par les peintres étaient siens ; on le vit à Argenteuil, Barbizon, à Écouen, à Sarceĺle.Il semait ses tubes dans les boîtes des travailleurs, et sous ses yeux ses couleurs se transformaient en les sites jusqu'où il les apportait. La magie de la peinture l'initiait à son charme.Il s'en engouait sans le savoir.Ce fût dans ses voyages qu'il rencontra Pissarro, Monet, Renoir, Cézanne, qui étaient alors des jeunes gens, non pas ceux d'aujourd'hui, vains d'eux-mêmes et pleins de leur " génie ", mais des travailleurs avides d'apprendre, toujours sur le motif, et bien vivants de leurs admirations enthousiastes pour Courbet, pour Corot, pour Millet.Ils peignaient tant que la grande boîte de Tanguy se vidait dans les leurs sans suffire.Le besoin de voir l'art s'éprendre autour de lui, de contempler ces mastics colorés, qu'il torturait la nuit, devenir de la lumière, de l'air, du soleil, le poussa peut-être à devenir leur obligeant ami.

( p.16)
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