AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782840683339
80 pages
L' Echoppe (24/10/2022)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Un portrait- hommage du " Père Tanguy " par un de ses protégés : Émile Bernard.Julien Tanguy, marchand de couleurs, ancien communard, ami et protecteur de Cézanne, Van Gogh, qui fut le premier à exposer les toiles de ces artistes, auxquels il fournissait bien souvent gracieusement chassis et couleurs....

La première édition à l'Échoppe date de 1990.
Que lire après Julien Tanguy dit le 'Père Tanguy'Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Déniché à la Librairie de la Halle Saint-Pierre, après avoir admiré l'extraordinaire exposition consacrée aux 40 ans de " La Fabuloserie"- Vendredi 5 mai 2023

En plus du choix du catalogue de l'exposition, j'ai découvert cet hommage bouleversant de l'artiste, Émile Bernard à son deuxième " père de coeur"....Le fameux " Père Tanguy" que nous connaissons quasiment tous grâce au portrait que Van Gogh a réalisé de lui: éclatant de couleurs, représentant un homme d'apparence aussi simple que débonnaire !

Un homme des plus modestes ...mais quelle intelligence du coeur et de l'oeil...Ce Breton, commença comme " plâtrier ", monta à Paris, devint " broyeur" ( de couleurs) pour la maison Édouard, très réputée, qui fournissait les artistes de l'époque...

Julien Tanguy se mit plus tard à son compte...aidant de toutes les manières possibles les artistes dans la misère, lui-même dans un quotidien des plus démunis ( mais ne s'en plaignant jamais).

Une sorte De Saint laïc !

"Note liminaire

(***à propos d'Émile Bernard)

Pourquoi donc, en cette fin d'année 1908, confie-t-il au Mercure de France un article sur le père Tanguy, alors que plus personne ne se soucie de cette figure oubliée, décédée voici quatorze ans ? Très probablement pour s'acquitter d'une dette morale. Tanguy, le marchand de couleurs de la rue Clauzel, lui avait fait confiance et l'avait aidé lorsqu'il avait eu à affronter l'hostilité de son père
lorsqu'il avait abandonné ses études classiques pour rejoindre l'atelier de Cormon et devenir peintre.Renvoyé de cet atelier en février 1886, il était parti à pied vers la Bretagne où il allait rencontrer Gauguin.Dès l'automne 1886, Tanguy montrait les toiles de Bernard dans sa boutique.(**Alors Émile Bernard avait 18 ans.)
Il allait pendant huit ans être son fournisseur de couleurs et " galeriste", son homme de confiance à tout faire.Losque Tanguy meurt en février 1894, Émile Bernard est au Caire.Dans une étonnante lettre à sa mère, le 15 février, il confie qu'il a eu deux pères : son père naturel et Tanguy."

Dans cette nouvelle édition revue et augmentée
( ***la 1ère date de 1990)l, e texte hommage d'Émile Bernard est prolongé d'une note concernant Octave Mirbeau et son idée d'organiser une vente à Drouot pour aider la veuve du " père Tanguy", puis d'un texte de Gustave Geffroy sur " La vente Tanguy" ainsi que des Lettres des Tangy aux Bonger...

Un petit trésor que ces justes lignes de gratitude et de reconnaissance d'Émile Bernard, envers ce
" faiseur " et marchand de couleurs...qui contrairement à cet univers des plus mercantiles fut l'ami le plus désintéressé d'artistes pécunieux , dans la dèche et pas encore reconnus.Une très belle personne qui réunissait son goût du Beau et son empathie envers les " démunis ", oubliant son propre "dénuement"...Une personnalité exceptionnelle, d'une désarmante générosité et clairvoyance dans son goût pour le travail de ses amis peintres.Un portrait fabuleux d'autodidacte éclairé !

Une immense gratitude aux éditions de l' Échoppe grâce à qui nous pouvons lire depuis plusieurs décennies des inédits précieux d'artistes ou d'écrivains sur d'autres artistes !...
Commenter  J’apprécie          340

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le nomade que reste tout Breton ne pouvait trouver qu'un soulagement là où la plupart des hommes eussent vu une corvée ; promener ainsi sa marchandise, c'était l'indépendance, c'était la liberté. Il partait de bonne heure, traversant les rues tièdes d'aurore, son baluchon à son côté, joyeux comme l'oiseau qui sort du nid, sifflant son petit air de tête. Il lui semblait commencer le " grand trimard", cette tournée de France que les ouvriers faisaient tous, à pied, autrefois.Les endroits hantés par les peintres étaient siens ; on le vit à Argenteuil, Barbizon, à Écouen, à Sarceĺle.Il semait ses tubes dans les boîtes des travailleurs, et sous ses yeux ses couleurs se transformaient en les sites jusqu'où il les apportait. La magie de la peinture l'initiait à son charme.Il s'en engouait sans le savoir.Ce fût dans ses voyages qu'il rencontra Pissarro, Monet, Renoir, Cézanne, qui étaient alors des jeunes gens, non pas ceux d'aujourd'hui, vains d'eux-mêmes et pleins de leur " génie ", mais des travailleurs avides d'apprendre, toujours sur le motif, et bien vivants de leurs admirations enthousiastes pour Courbet, pour Corot, pour Millet.Ils peignaient tant que la grande boîte de Tanguy se vidait dans les leurs sans suffire.Le besoin de voir l'art s'éprendre autour de lui, de contempler ces mastics colorés, qu'il torturait la nuit, devenir de la lumière, de l'air, du soleil, le poussa peut-être à devenir leur obligeant ami.

( p.16)
Commenter  J’apprécie          30
Note liminaire

(***à propos d'Émile Bernard)

Pourquoi donc, en cette fin d'année 1908, confie-t-il au Mercure de France un article sur le père Tanguy, alors que plus personne ne se soucie de cette figure oubliée, décédée voici quatorze ans ? Très probablement pour s'acquitter d'une dette morale. Tanguy, le marchand de couleurs de la rue Clauzel, lui avait fait confiance et l'avait aidé lorsqu'il avait eu à affronter l'hostilité de son père
lorsqu'il avait abandonné ses études classiques pour rejoindre l'atelier de Cormon et devenir peintre.Renvoyé de cet atelier en février 1886, il était parti à pied vers la Bretagne où il allait rencontrer Gauguin.Dès l'automne 1886, Tanguy montrait les toiles de Bernard dans sa boutique.(**Alors Émile Bernard avait 18 ans.)
Il allait pendant huit ans être son fournisseur de couleurs et " galeriste", son homme de confiance à tout faire.Losque Tanguy meurt en février 1894, Émile Bernard est au Caire.Dans une étonnante lettre à sa mère, le 15 février, il confie qu'il a eu deux pères : son père naturel et Tanguy.
Commenter  J’apprécie          40
Note liminaire

(*À propos d'Émile Bernard)
Et il confie à la même époque à son ami Andries Bonger :" Sans Tanguy, que serais- je devenu il y a dix ans lorsque je me trouvais vis-à-vis de mon père furieux contre moi, contre mon désir d'art et l'impuissance de ma mère à m'aider en ce désir. J'étais sans couleurs, sans argent, souvent même sans avoir à manger lorsque j'allais à Paris voir les chefs- d'oeuvres du Louvre.(...)Tanguy s'est trouvé sur mon chemin et c'est grâce à lui que cette carrière s'est ouverte pour moi sans épines. Plus, il fit même ma première éducation : les Cézanne me furent montrés et expliqués par lui.(...) Ainsi ma vocation s'éveilla, plus vivace, plus ferme, plus sûre d'elle-même sans un doute, mais vinrent les heures découragées et c'est alors que la bonté et la résignation de ce presque père- de ce père de ma peinture et de ma carrière- me furent utiles à voir.Lui privé de tout, n'ayant pas seulement une tranche de pain, donnait, espérait, aimait."
Commenter  J’apprécie          40

Video de Émile Bernard (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Émile Bernard
Une histoire, une œuvre : Emile Bernard.
autres livres classés : histoire de l'artVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Personnages de la mythologie grecque

Qui combattit le Lion de Némée et dont les 12 travaux sont fort célèbres?

Héracles
Achille
Hector
Ulysse
Zeus
Pénéloppe

6 questions
601 lecteurs ont répondu
Thèmes : mythologie , heros , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}