Éric Lozowy

C'est peu de dire que Afanassi Fet fut l'ami de Tolstoï, il fut son ami intime pendant une vingtaine d'années. Une abondante correspondance entre les deux hommes en fait état.



Toute une salade autour de son vrai nom l'affecta beaucoup. Fet est le nom de sa mère. Il écrivit ceci à ce sujet : "Si vous me demandez comment s'appelaient toutes le souffrances et tous les chagrins de ma vie, je vous dirais : ils s'appelaient Fet.





Son grand art était la poésie, et deux thèmes dominaient son expression : la nature et la femme.



Il fit la connaissance de Tolstoï quand celui-ci fut introduit dans les milieux littéraires de Pétersbourg.. Mais leur amitié passa véritablement un cran au dessus, d'une amitié d'estime à une amitié profonde s'appuyant sur une pensée commune et dynamique, quand Tolstoï comme on sait tourna le dos à cette coalition d'intellectuels bourgeois tantôt slavophiles, tantôt occidentalistes dans laquelle ils se sentaient étrangers l'un comme l'autre..



Ce qui m'intéresse à vrai dire et toujours, ce sont les rencontres de ces artistes hors du commun qui sont toujours singulières et foncières qui affermissent leur vie et décident de leur destin. Il est juste dommage qu'au terme de cela va surgir un toxique en la personne de Tchertkov qui va incontestablement combler le vide laissé par une relation qui s'est raréfiée à cause de l'éloignement de Fet. à Moscou Autant les familles Fet et Tolstoï avaient plaisir à se rencontrer dans leurs domaines respectifs, surtout à Iasnaïa Poliana d'ailleurs, autant la fin de ce bain de jouvence marqua un tournant dans la vie des deux hommes, non seulement éprouvée mais modifiée.. Les chose changèrent radicalement dans les années 1880..



14 01 2022

Des fois un livre a une nouvelle vie n'est-ce-pas ! J'étais tombé par hasard il y a quelques années sur ce livre Ecrits politiques de Léon Tolstoï. Je m'étais empressé de le lire et j'avais apprécié la présentation de Eric Lozowy qui fait tout de même 36 pages. Et puis, il est resté sagement dans ma biblio !..

Et puis encore, j'avais besoin d'effeuiller l'époque qui se rattache au Tolstoï radical, et je me suis souvenu que Lozowy, professeur à l'Université d'études russes et slaves de Montréal, s'était distingué grâce à des travaux d'érudition sur le sujet qui parcourt en gros les 25 dernières années de l'écrivain russe devenu plus didactique et frondeur dirons-nous, bien qu'il publiât des fictions de légende pendant cette période. Ce qu'en dit Lozowy m'a plu en ce sens qu'il démystifie les nombreuses tentatives pour faire de Tolstoï le romancier génial et le penseur en deça, ce en quoi je suis parfaitement d'accord. Bien que je ne sois pas d'accord avec tout ce qu'il dit mais j'y reviendrai.



J'ai surtout noté à cette occasion que Lozowy s'était fendu de quelques oeuvres supplémentaires sur les classiques russes, traductions aussi et me suis demandé où était-il allé chercher ces textes du Tolstoï virulent qui nourrissent ce recueil. Il les a traduit déjà et est allé les chercher dans les 90 volumes collection complète et officielle de l'écrivain éditée à Moscou. Donc directement du russe au québécois francophone. Je devrais savoir que le russe n'est pas en reste au Canada : on se souvient des Doukhobors, y compris de la famille Tolstoï , la branche qui est devenue canadienne, ce qui me fait dire que le Canada pour cette partie n'a rien à nous envier.

Alors ces textes dont Lozowy s'est entiché et qu'il a sortis d'un oubli quasi assuré ici.

-Une Averse de vers de Pasternak

-Affanassi Fet ou le frémissement du bonheur (essai)

-Fiodor Tiouttchev ou l'ontologie de l'absence (essai)

-Pouchkine en toute liberté (essai)