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Citation de migdal


Je n'ai pas encore parlé de ce compagnon important de mon existence d'alors : mon chapelet. Lors de mon arrestation, j'avais ma médaille de baptême autour du cou. Pendant l'interminable voyage vers l'Allemagne, alors que nous mourions de chaud, je la suçais comme un enfant et ça me faisait venir la salive à la gorge. Elle m'a été confisquée en arrivant au camp.

Je me suis alors fabriqué un chapelet avec des brins de laine bleu clair et blancs (les couleurs de la Vierge) que j’avais troqués, tressés, noués, Chaque noeud représentait une dizaine d'Ave Maria. À l'extrémité, j'avais attaché une petite croix de bois sculptée le soir, après la journée de travail. Une croix de Lorraine. Renée s'en était bien amusée.

- Une croix avec deux traverses; ton chapelet est-il bien catholiqne ?

- Parfaitement. (J'avais répondu sans hésiter à Renée.) La première, ce sont les bras de Dieu enserrant l'humanité; la seconde, ceux des hommes. Ce sont les nôtres, Renée, ils sont grands comme notre amitié.

- Ceux de Dieu sont donc plus petits que ceux des hommes, m'avait-elle fait remarquer. Ta théologie est bizarre. May. Ce que j'en dis... moi, je suis communiste.

- C'est un effet de perspective, Renée. Dieu est plus loin, mais il n'est pas moins présent.
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