Indissociable de son contexte italien et romain, l’œuvre de Giovannoni se déploie avec continuité sur trots périodes historiques cependant bien distinctes. C'est d’abord, jusqu’à la marche sur Rome de Mussolini en 1922, la période libérale. Vient ensuite la période fasciste, puis, après la défaite, celle, très brève pour Giovannoni qui meurt en 1947, de la reconstruction.
La formation « intégrale » que Giovannoni a contribué à institutionnaliser en Italie est, en fait, celle dont il avait su se doter lui-même, au risque d’apparaître à certains comme une « figure contradictoire » : ingénieur, architecte, historien de l’architecture et restaurateur, il se veut à la fois un scientifique et un artiste.
Aux yeux de Giovannoni, l’architecte-technicien doit aussi être un artiste. Il déplore la scission qui règne en Italie entre ingénieurs et architectes et l’absence corrélative d’une formation qui «réconcilierait l’art et la science ». Il y remédie pour sa part en acquérant une nouvelle spécialisation, en histoire de l’art.