Mendier: la pire des déchéances. La pire des souffrances.
Leur honte me fait mal et je ne peux rien faire. Nous reprenons la piste. Les yeux fermés, je pense aux erreurs du peuple touareg. Il paie cher sa lutte pour déféndre sa culture, défendre sa fierté.
En refusant la scolarisation, il n'a pu accéder aux emplois destinés aujourd'hui aux gens du Sud, qui, eux, ont su courber l'échine. Son amour-propore l'a mis à l'écart de toute société, l'a empêché de s'intégrer . Brisé, méprisé, humilié, il ne lui reste rien.
Je sais que, dans les secteurs publics et parapublics, le marché du travail étant en priorité réservé aux Djermas et aux Haoussas, des milliers de Touaregs vivent sans travail dans les camps de la mort d'Agadez, d'Arlit, de Tchirozérine.
le génocide a commencé. à la suite d'un putsch tenté contre le gouvernement du président Seyni Kountché, en mars 1976, une répression sauvage est organisé contre les Touaregs. (page 176)