Sous une forme ou une autre, qu’elle soit allusive, implicite ou clairement affichée, il est en effet présent dans toutes les idées, toutes les thèses, tous les arguments que l’on peut émettre dans le domaine de l’Histoire des religions. Il nous accompagnera d’ailleurs tout au long de ce livre. Je le résume ici par deux expressions emblématiques, « Culture chrétienne et Histoire des religions ». La première, qui inclut la théologie, vise des vérités éternelles et intemporelles, conformes aux desseins prêtés à sa divinité d’élection, alors que la seconde, pour rester fidèle à sa vocation, doit au contraire mettre l’accent sur les seules dimensions historiques et anthropologiques de ses « objets », c’est-à-dire sur des processus et des éléments qui échappent à toute transcendance et à toute téléologie surnaturelle.
La question relative non pas tant à l’antisémitisme d’Eliade, lequel est aujourd’hui largement confirmé, qu’au rôle que tint, selon moi, cet antisémitisme dans son œuvre suscita les plus vives réactions.