Les scientifiques utilisent une façon de raisonner particulière qu’ils nomment « induction ». Par exemple, en étudiant un nombre limité de gaz, ils observent que, dans chaque cas, quand la pression augmente, le volume de ces gaz diminue. Ils en déduisent que pour tous les gaz passés, présents et futurs la pression et le volume sont liés de façon constante.
Or, comment passent-ils de l’observation d’un nombre limité de gaz à une généralité ? Comment justifient-ils la démarche, le raisonnement inductif ? Encore une fois, ils ne se posent pas la question. Ils concluent simplement que tous les gaz se comportent de la même façon.
(page 15)
Mais comment attraper le moment présent, le faire durer ? Dès que l'on essaie d'y penser , il est déjà terminé et une autre est venu le remplacer.
Mais si les choses ont été créées, ou causées par un être « en dehors » du monde, il est impossible que cet être ressemble à sa création, qui pourrait aussi bien ne pas exister.
S’il lui ressemblait, alors cela voudrait dire que son existence à lui aurait encore une cause extérieure.
Si cet être extérieur au monde existe, cela signifie qu’il ne peut pas en être autrement.
Selon cette hypothèse, cet être éternel existe depuis toujours. Certains philosophes disent qu’un tel être ressemble au « Dieu » qui, selon les croyants, a toujours existé, existera toujours et ne peut en aucun cas ne pas exister.
Ils en concluent donc que, finalement, ce Dieu doit exister. C’est ce qu’affirmaient le penseur persan Avicenne, le philosophe juif Moïse Maïmonide et le chrétien Thomas d’Equin aux XIIe et XIIIe siècles.
(pages 33-34)
L'objet de cet ouvrage est de présenter les différences et désaccords majeurs entre divers philosophes. À l'occasion, il se prononcera sur le bien-fondé d'une idée. Nous espérons toutefois que vous ne vous contenterez pas d'accepter le point de vue de l'auteur, mais le contesterez ! Ce livre a en effet l'ambition d'aller au-delà d'une simple présentation de la philosophie pour parvenir à vous faire philosopher.
Certains philosophes disent que notre connaissance des choses dépend de notre perception par les sens : nous ne connaissons que ce que nous pouvons voir, toucher, entendre, goûter et sentir. D'après eux, ces impressions sensorielles donnent naissance à toutes nos idées. C'est le cas pour la représentation que je me fais du citron, que je définis comme étant ovale et de couleur jaune, doux au toucher et acide au goût. Ces philosophes sont des "empiristes" qui prétendent qu'on ne peut rien connaître sans passer par l'expérience. David Hume est le chef de file de ce courant. (page 45)
Si je fabrique un filet de pêche en espaçant les mailles de dix centimètres, les petits poissons s’échapperont et je ne prendrai que des poissons de plus de dix centimètres. Pour autant, je ne pourrai pas en conclure que la mer ne contient que des poissons de cette taille.
Il en va de même pour le « filet » de la science, qui ne permet de récolter que les produits et événements du monde sensible. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas autre chose. (page 17)