"Les grands artistes, dit Proust, n'ont jamais fait qu'une seule oeuvre, ou plutôt n'ont jamais que réfracté, à travers des milieux divers, une même beauté qu'ils apportent au monde." Ces mots peuvent être appliqués à l'oeuvre de Michel-Ange ; il sembla pendant toute sa vie être hanté par une seule vision de grandeur et de beauté, et chacune de ses créations, d'une même qualité, porte le message d'un même monde supérieur et caché.
Le peintre fait pénétrer dans le domaine le plus élevé de l'art ce monde quotidien, dont il dégage une vaine et inquiétante beauté ; sa révélation conduit à une nouvelle souveraineté de la conscience, non plus liée entièrement aux enseignements religieux, mais annonciatrice de cette indépendance d'esprit que conquerront pleinement les générations futures.
La technique et le style de Jérôme Bosch ne procèdent ni des traditions d'un atelier, apprises, répétées oui perfectionnées, ni de l’assimilation d'une technique étrangère. Phénomène qui, depuis Jan van Eyck, ne s'était pas renouvelé : ils sont l'expression la plus juste et la plus directe d'une conception de l'univers.
Sous Paul IV Carafa (1555-1559), rien ne reste de l'esprit humaniste de la cour papale de jadis. Il perfectionna l'Inquisition, il instaura une rigueur inflexible dans la persécution des hérétiques ; dans l'art règne un esprit prude. C'est sous son pontificat que Michel-Ange a été dénoncé comme hérétique ("luthérien") et que les fresques du Jugement dernier de la Sixtine ont été repeintes pour cacher les nudités.
Pendant la deuxième moitié du XIVe et la première moitié du XVe siècle, la situation financière des Buonarroti était florissante ; socialement ils occupaient une haute place à cette époque, .... Cependant, avec le grand-père de de Michel-Ange, Lionardo, commence une décadence financière, et un des buts avoués de la vie de Michel-Ange était de relever sa famille. Il y réussit d'ailleurs, laissant à son neveu Lionardo un grand héritage et éleva aussi socialement la famille dans l'aristocratie de Florence, par les mariages de son neveu et de sa nièce avec les Ridolfi et les Guicciardini. Pour assurer sa situation matérielle et celle de sa famille, il avait acheté sans cesse, dès janvier 1506, des terrains à Florence et des terres dans les environs. En outre, il économisait de l'argent qu'il déposait à Florence, à l’hôpital de Santa Maria Nuova. Il aida aussi sa famille par des dons en argent et il acheta, en juillet 1513, une boutique pour ses frères. Quant à lui, il dépensait peu et menait une vie très sobre.
Les années 1516-1517, Michel-Ange les passe pour la plupart à Carrare, 1518-1519 à Pietrasanta près de Seravezza, territoire florentin, où de nouvelles carrières de marbre ont été découvertes, pour procurer le marbre nécessaire à la façade de San Lorenzo. ...L'exploitation de Pietrasanta devait rendre le pape indépendant des seigneurs de Carrare. C'est pourquoi il exigeait que Michel-Ange s'en servît. Mais l'artiste entrait ainsi en conflit avec ses engagements vis-à-vis des Carrarais, d'où une série de difficultés pour lui.
Parmi les biographies contemporaines, la plus sûre est celle de l'élève et ami de Michel-Ange, Ascanio Condivi, publiée en 1553. Le portrait le plus vivant et le plus riche est tracé par Vasari, publié en première édition en 1550., et en deuxième édition augmentée et complétée par les renseignements de la biographie de Condivi et par d'autres sources, en 1568. Un bref résumé des date biographiques se trouve dans l'oraison funèbre de Benedetto Varchi (1564)
C'est pendant l'exécution du Jugement dernier qu'il fait la connaissance de la veuve de Francesco d'Avalos, marquis de Pescara, Vittoria Colonna, âme noble, pleine de ferveur religieuse. L'amitié avec cette femme extraordinaire enflamme et approfondit la foi de l'artiste. C'est alors que commence sa conversion.