Le Géant des Méchins c'est la dernière étreinte de l'erreur aux prises avec la conscience ; et le triomphe final de la Religion.
L'importance de la question de l'avenir de ce vaste pays que forment les possessions anglaises de l'Amérique septentrionale, se rattache à plusieurs ordres d'idées qui font un devoir à ceux qui veulent s'en occupper de s'élever au-dessus des petites spéculations du moment. Nul doute, et la chose paraît parfaitement comprise maintenant, nul doute que cette question de notre avenir ne se lie directement et intimement avec la politique générale des nations, avec les intérêts communs des empires : c'est ensuite une question américaine ; puis une question qui intéresse au plus haut point l'Angleterre notre métropole en particulier; puis enfin c'est, avant tout pour nous, une question d'héritage à laisser à nos descendants.
L'île de Sable gît sous le quarante troisième degré de latitude nord, confinant au quarante-quatrième, et sous le cinquante- neuvième degré de longitude ouest du méridien de Grreenwich, entrant dans le soixantième. Elle a la forme d'un croissant, ou plutôt d'un arc dont la corde se tend de l'est à l'ouest. La face concave regarde le nord, faisant le vis-à-vis du cap Breton. Sa longueur est d'environ vingt cinq milles ; sa plus grande largeur n'atteint pas un mille et demi, et ne dépasse pas un quart de mille à son extrémité est On estime sa superficie à 16,000 arpents. L'endroit de la terre ferme le plus rapproché de l'île est le cap Canceau, distant d'environ quatre-vingt-dix milles. Elle fait partie du territoire de la Confédération canadienne, province de la Nouvelle-Ecosse, et se rattache, pour les fins administratives, judiciaires et autres, à la ville d'Halifax, avec laquelle elle est en constants rapports.
Le lecteur n'oubliera pas que ce petit volume est fait pour tout le monde : ainsi l'homme de lettres n'y trouvera guère de littérature, le touriste peu de pittoresque, le savant à peine de science, l'économiste pas assez de chiffres peut-être ; mais si tous peuvent y puiser des renseignements qu'ils n'ont pas, et si beaucoup de gens en Europe peuvent s'y convaincre que le Canada n'est pas, comme on l'a souvent représenté, le domicile obligé des frimas et des glaces, alors ce livre aura touché le but, et quelque chose aura été fait dans la vue d'indiquer au trop-plein de la population européenne un pays où l'émigrant peut trouver une nouvelle patrie, un champ libre et vaste à son industrie, sous la protection d'institutions libres et sages, qui permettent au culte de toutes les affections et de tous les souvenirs de s'exercer en paix.
Le voyageur canadien est catholique et français ; la légende est catholique et le conte est français ; c'est assez dire que le récit légendaire et le conte, avec le sens moral comme au bon vieux temps, sont le complément obligé de l'éducation du voyageur parfait.
Les productions naturelles qu'offre le Canada sont aussi variées que son sol couvre d'espace ; les bois des espèces les plus utiles s'y trouvent en abondance d'une extrémité à l'autre du pays; les minéraux, jusqu'à l'or, n'y manquent pas, surtout le fer et le cuivre ; les forêts sont peuplées des animaux aux plus belles fourrures, et le golfe Saint-Laurent offre le plus précieux endroit de pêche qui soit au monde. Le sol est presque partout d'une fertilité proverbiale; et les explorations qui se font tous les jours prouvent que le terrain est bon , même dans des endroits où on l'avait toujours cru d'une qualité inférieure.
A Québec, la température d'été s'élève assez souvent jusqu'à 35° centigrades, et est descendue, mais par de rares exceptions, aussi bas que -34°. Le maximum de chaleurs observé à Toronto pendant une période de dix années, a été de 35° mais cette élévation y est peu commune , et la plus basse température pour la même période est tombée à -28° sous le zéro.
Ces trois légendes qui suivent, — indépendamment de la forme qu'elles revêtent ici, — constituent les trois parties d'un drame moral, dans la manière des triologies grecques : chacun de ces récits caractérise une de ces grandes situations qui, en se dégageant, font époque dans l'histoire religieuse et sociale des races aborigènes de notre Canada.
Le Sagamo du Kapskouk nous fait assister à cette lutte tempétueuse qui se fit dans la nature insoumise des sauvages, lorsque leur fut exposée la doctrine catholique, avec l'alternative de ses promesses magnifiques et de ses menaces terribles.
L'histoire de L'Ilet au Massacre, la première par ordre de temps, nous montre, touchant à son paroxysme, l'état de féroce barbarie dans lequel étaient plongés les aborigènes de l'Amérique du Nord, avant l'arrivée des missionnaires.