En 1840, une troupe hongroise, dite des "Zingari", passa cinq mois à Paris. La troupe joua cent soixante-dix fois, dans les théâtres, les salles de concert, les hôtels particuliers, les résidences diplomatiques, comme celle du Compte Apponyi, ambassadeur d'Autriche, et de Lord Granville, ambassadeur d'Angleterre.
Mérimée, qui recherchait toutes les occasions de rencontrer les Tsiganes en France comme en Espagne, rendit visite en 1845 à "une horde de Bohémiens" établis dans les Vosges. " Je leur ai parlé dans le dialecte espagnol, ils m'ont répondu dans le dialecte allemand, et, comme dit Epistémon, j'ai failli comprendre." Une de ses visites confirme à Mérimée ce qu'il considère comme la principale vertu des Bohémiens : la fidélité qu'ils observent dans leurs relations avec les individus de même origine qu'eux, leur empressement à s'entraider.
En publiant un ouvrage sous le titre Les tsiganes dans l'ancienne France, j'avais la chance d'être le premier à tenter cette aventure. Nul historien ne s'était vraiment intéressé aux faits et gestes d'une population nomade, dite marginale, et à ses rapports avec la société sédentaire, entre le début du XVème siècle (époque de leur arrivée en France) et l'époque révolutionnaire.
Lorsque, après avoir abordé l'histoire des Tsiganes dans notre pays, en quelques articles parus dans des revues spécialisées ou des périodiques à grand public, je me suis décidé à réaliser un rêve des débuts de ma carrière d'archiviste en publiant un ouvrage sous le titre "lesTsiganes dans l'ancienne France", j'avais la chance d'être le premier à tenter cette aventure.