AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.67/5 (sur 3 notes)

Nationalité : Roumanie
Né(e) à : Bucarest , le 06/01/1881
Mort(e) à : Bucarest , le 11/04/1944
Biographie :

Collaborateur à la plupart des revues, il a lui-même assuré la direction de certaines publications. Il est l'un des représentants du symbolisme roumain et a aussi fait paraître des romans de guerre et des œuvres dramatiques.

Source : Wikipédia
Ajouter des informations
Bibliographie de Ion Minulescu   (3)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Ion Minulescu
Ecce hommo

Je suis une alliance d'étrange
Et de commun,
De cloches balancées
De touches tripotées –
Je porte en mon âme la tristesse des planètes au déclin
Et dans mes chants, le tumulte des cataractes.

Je suis un rythme de bien
Et de mal,
De voix révoltées
Et de résignations tardives.
Dans mes gestes je porte le défi de tout ce qui est Dieu
Et dans mes rêves la majesté de l'agonie solaire…

Je suis une rencontre de harpes
Et de trompettes
De Pavanes paresseuses
Et de vives Farandoles ;
Dans mes larmes je porte le mensonge des regrets silencieux
Et dans mon rire, l'impertinence des sonores mandores.

Je suis une harmonie de prose
Et de vers
De crimes et d'idylles,
D'art
Et d'hérésie –
En mon crâne je porte l'immense maître de l'Univers,
Et dans mon vers, la volonté du dernière incompris.

(traduit du roumain par Mario Roques)
Commenter  J’apprécie          340
À celle qui s'en va

Tu crois que ce fut un amour vrai…
Moi je crois que ce fut une brève folie…
Mais ce qu'au juste ce fut,
Ce que nous voulions que ce fût,
Nous ne le saurons peut-être jamais…

Ce fut un rêve vécu au rivage d'une mer,
Un chant triste amené d'autres terres
Par de blancs oiseaux voyageurs,
Sur l'azur insurgé d'autres mers au loin,
Un chant triste amené par les marins
Arrivés de Boston
Norfolk
Et New York,
Un chant triste que souvent chantent les pêcheurs
Quand ils prennent le large et ne reviennent plus.
Et se fut le refrain de triolets qu'un poète
Jadis imagina en les pays du Nord
Sur les bords de quelque blanc fjord,
Mendiant l'amour des blondes coquettes...
Ce fut un rêve
Un vers
Une mélodie
Que nous n'avons chantée peut-être jamais...
...................... 
Tu crois que ce fut un amour vrai ?
Moi je crois que ce fut une brève folie !

*

Tu crezi c-a fost iubire-adevărată... 
Eu cred c-a fost o scurtă nebunie... 
Dar ce anume-a fost, 
Ce-am vrut să fie
Noi nu vom şti-o poate niciodată... 

A fost un vis trăit pe-un ţărm de mare. 
Un cântec trist, adus din alte ţări
De nişte pasări albe - călătoare
Pe-albastrul răzvrătit al altor mări
Un cântec trist, adus de marinarii
Sosiţi din Boston, 
Norfolk
Şi New York, 
Un cântec trist, ce-l cântă-ades pescarii
Când pleacă-n larg şi nu se mai întorc. 
Şi-a fost refrenul unor triolete
Cu care-alt'dată un poet din Nord, 
Pe marginile albului fiord, 
Cerşea iubirea blondelor cochete... 

A fost un vis, 
Un vers, 
O melodie, 
Ce n-am cântat-o, poate, niciodată... 
...................... 
Tu crezi c-a fost iubire-adevărată?... 
Eu cred c-a fost o scurtă nebunie!

[Celei care pleacă, p. 85, traduction en français d’Aurel George Boeșteanu]
Commenter  J’apprécie          333
Aquarelle

à Claudia Millian

Dans la ville où il pleut trois fois par semaine
Les citadins, sur les trottoirs,
Main dans la main se promènent.
Dans la ville où il pleut trois fois par semaine
Sous les vieux parapluies qui soupirent
Et se plient
Regorgeant de tant de pluie
Les citadins, sur les trottoirs,
Semblent des poupées volages
Enlevées des étalages.

Dans la ville où il pleut trois fois par semaine
Ne raisonnent sur les trottoirs
Que les pas de ceux qui
Main dans la main se promènent,
En comptant dans leur esprit
La cadence des gouttes de pluie
Qui descendent des parapluies,
Des conduits et du ciel
Avec foi providentielle
En donnant une vie bien lente
Monotone
et absente…

Dans la ville où il pleut trois fois par semaine
Un ancien et une ancienne
Deux jouets endommagés,
Main dans la main se promènent...

(1920, traduit du roumain par Radu Bata, cf. p. 194, Acuarelă)
Commenter  J’apprécie          302
À celle qui ment
(Et fais-moi des serments que tu rompras demain, Paul Verlaine)

Je sais que tu me tromperas
Demain déjà…
Mais parce qu'aujourd'hui tu te donnes entière
Je te pardonne
Ce vieux péché
Dont tu n'es pas coupable la première !

En ton honneur,
Ô, la plus belle des menteuses
J'ai fait brûler dans des trépieds des senteurs vénéneuses,
J'ai parsemé le lit de pétales d'œillets
Et des pavots – autant de fleurs
Ensanglantées – j'ai taché toute la dentelle
Des oreillers immaculés
En l'inondant d'arômes de sapin
Et j'ai piqué dans le tapis pendu au mur, comme en un vase,
Trois rameaux verts de citronnelle
Et un rameau de myrte des lointains…

Mais chut,
Voici minuit qui sonne…
C'est l'heure où les amants buvaient
La coupe de poison béni, puis la tendaient à leurs amantes…
Viens donc,
Enlève ce peigne d'ivoire et que s'échappent, s'abandonnent
Tes cheveux,
Pique un mensonge dans tes yeux
Laissant la vérité à tes lèvres ardentes,
Viens donc, et dis :
Entre tous ceux
Qui t'ayant eue ainsi ont su ce que c'était que d'être heureux,
Combien sont morts
Et combien maudissent le sort de n'avoir pas trouvé l'oubli ?

Je sais que tu me tromperas
Demain déjà…
Mais parce qu'aujourd'hui tu te donnes entière
Je te pardonne
Ce vieux péché
Dont tu n'es pas coupable la première !

Donc je ne veux que tes baisers, aucun serment,
Ni de ces choses
Qu'à tous les autres tu disais,
Mais ce que tu n'a dit jamais…
Je n'attends pas que tu me donnes
La passion folle et grandiose,
Ni ce que le poète blême aura peut-être en mendiant,
Ce que je veux de toi c'est simplement que tu métamorphoses
Un seul instant
Dans la série de tous les instants monotones,
Qu'en moi tu verses l'infini d'un gobelet plein d'hydromel
Qu'à mes cheveux
Ta main ajoute un rang de lauriers immortels,
Et que ta magie éternise
Le vieux mensonge en mon regard de l'innocence dans l'amour…
Alors tous deux,
Silencieux comme des ombres, sur le monceau de fleurs exquises,
Nous officierons dès minuit
Pour n'achever qu'au petit jour !

[Celei care minte, p. 91-92]
Commenter  J’apprécie          242
Dernières nouvelles
(à Horia Furtună)

Au cirque…
Un accident sans gloire…
Un acrobate,
Un grand saut de la mort
Et…
L'acrobate ne s'est plus levé…

Les cuivres de l'orchestre se sont tus.
Dans l'arène les clowns ont crié…
Mais le public, dans les baignoires,

Ne croyait pas à tant de vérité :
Il a sifflé…
En vain–
Le mort n'est pas ressuscité…

Dommage !
Un acrobate jeune et beau
Au long corps tatoué de haut en bas
Que le public émerveillé
Voyait rouler comme un anneau
Ou bien tourner tout autour de la barre
Comme les bras d'un moulin à café,
La ballerine à ses côtés…

La ballerine, hélas, ne l'aimait pas !

Son histoire ?
Hm !
La mienne,
La tienne,
Et celle de bien d'autres encore !

C'est le même accident de la piste, sans gloire…
Relâche, un jour,
Et puis, même décor,
La même ballerine à ses côtés,
Autre acrobate,
Autre saut de la mort !

[Ultima oră, p. 185-186]
Commenter  J’apprécie          240
La voix des moulins
(à Grigore Tăușanu)

La voix des moulins à eau
La voix des moulins à vent,
La voix des moulins sévères qui égrènent la romance
De demain,
La voix qui donne le pain,
La voix qui revêt de blanc
Le désir et l'espérance.
La voix des moulins sévères qui enterre
Sous la pierre
Puis déterre un même Chant,
La voix des moulins à eau,
La voix des moulins à vent,
Depuis l'aube au crépuscule, cette voix écoute-la
Des heures, des jours durant,
Humblement comme on écoute la voix même
Du poème,
Apprends-la et comprends-la.
Et répète ses cadences
Pour la chanter avec l'eau
Et le vent :
C'est la voix que prend le Chant
Quand il forge l'abondance !

Et quand la nuit se tait la voix des moulins,
Quand dort,
Dans les biefs,
L'eau tranquille comme un mort,
Quand le vent impassible souverain,
Perce l'aile du moulin
Comme le voile en lambeaux
D'une nef,
Quand la meule n'a plus l'air que d'une empreinte princière
Sur quelque vieux parchemin,
Dis-toi que le blé, l'hiver,
Fait germer dessous la pierre
Des moulins
Le désir et l'espérance,
Et souviens-toi de la voix qui égrène la romance
De demain,
Celle qui donne le pain !

[Glasul morilor, p. 123-124]
Commenter  J’apprécie          150
Le rondeau en or

Fournaise d’or liquéfié,
Et sur les graines poussière jaunie,
Bergers, brebis d’or en abris,
De l’or en fleurs éparpillé.

En tous, et en tout, submergé
Il bat de ses ailes impies. –
Fournaise d’or liquéfié,
Et sur les graines poussière jaunie,

Des braises du soleil envahi,
La terre, sous le charme est restée
Et toute femme en devient une fée,
A l’âme des flammes ravi –
Fournaise d’or liquéfié.
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe
Commenter  J’apprécie          140
Ce fait ne pouvait, donc, qu'être vrai, cela d'autant plus qu'à l'exception de ceux qui ont la chance de vivre en contact avec le monde diplomatique, personne d'autre n'aurait pu le savoir.
[Faptul, dar, nu putea fi decît adevărat, cu atît mai mult cu cît, afară de cei care au norocul să trăiască în contact cu lumea diplomatică, nimeni alții nu l-ar fi putut ști.]
Commenter  J’apprécie          101
Ion Minulescu
Et s'en allèrent les trois bateaux...
Derrière eux le port resta
Plus triste que la colline de GOLGOTHA
ENSANGLANTÉ PAR LE COUCHANT
Et derrière eux
Sur le quai brumeux,
Un albatros blessé -
Gardien du port
Comme si
C'était Marie
Au pieds du Mort!...

[La romance des trois bateaux - traduit du roumain par Paula Romanescu]
Commenter  J’apprécie          70
[…] le premier rayon de lumière fraîche me pénètre, en même temps que l'écho d'un lointain appel, que j'entends pour la première fois aussi :
-Les bateaux arrivent... Viens, allons les voir entrer au port !
Mais qui m'appelle ?
L'homme qui me veut du bien ou les femmes qui me veulent du mal ?

[..]primul strop de lumină proaspată pătrunde în mine, odată cu ecoul unei chemări de departe, pe care o aud pentru întâia oară:
-Sosesc corăbiile... Vino, să le vedem cum intră în port!...
Cine mă cheamă însă?...
Omul care îmi vrea binele sau femeile care îmi vor răul?...
Commenter  J’apprécie          61

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ion Minulescu (1)Voir plus

Quiz Voir plus

GARDIENS DES CITES PERDUES

Comment s'appelle l'héroïne?

Sophie Fosther
Julie Foster
Julie Fost
Sophie Foster

10 questions
91 lecteurs ont répondu
Thème : Gardiens des cités perdues, tome 1 de Shannon MessengerCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}