A mon avis, la ville dont les ruines couvrent la vallée du Polvar fut construite par Cyrus, sur les confins de la Perse et de la Médie, quand ce prince devint, à la suite de sa victoire sur Astyage, roi des Perses et des Mèdes, et fut délaissée lorsque Darius fonda Persépolis dans la superbe plaine de la Merdach. Ces déplacements de capitales, conséquences des modifications politiques apportées à l’état d’un pays, sont trop dans le caractère du peuple iranien pour surprendre quiconque connaît l’histoire de la Perse. Des raisons du même ordre engagèrent plus tard Darius et les princes sassanides à transporter successivement le siège du gouvernement de Persépolis, à Suse, Ecbatane, Ctésiphon, Chouster, et les dynasties musulmanes à prendre tour à tour pour capitales les principales villes de la Perse.
Je ne sache pas que l’on ait jamais donné de bonnes reproductions polychromes des tableaux de Raphaël, de Velasquez ou de Rembrandt, En me bornant à de simples photographies des chefs-d’oeuvre de la sculpture espagnole, j’aurais obéi aux sentiments de respect qui arrêtent encore les critiques et les éditeurs. On juge mal d’un artiste sur une planche mauvaise ; on accuse le copiste d’avoir embelli le modèle si la planche est bonne. Je le sens mieux que personne. Et pourtant, il eût semblé paradoxal de publier un travail sur la sculpture peinte sans essayer d’y joindre quelques reproductions polychromes. Trois tentatives ont été faites. Je les donne comme telles. Du moins, j’ai relevé et rapporté moi-même les documents nécessaires à l’établissement des gravures en couleur et j’ai mis tous mes soins à ne pas nuire à la glorification tardive dont les sculpteurs espagnols sont dignes au même titre que les peintres et les écrivains.
Cette circonstance facilita l'exode de l'architecture chrétienne. Elle se répandit au dehors de la Catalogne, conquit les zones que les arts de Byzance n'avaient pas colonisées et contribua pour une large part à la constitution des architectures où l'on retrouve les thèmes voûtés irano-synens et, en particulier, à celle des architectures clunisiennes. Je suis loin de prétendre que l'art roman français ne se reconnaisse d'aïeux qu'en Perse et en Syrie. L'on s'assurera du moins que l'église-basilique latine suivit deux routes divergentes au sortir de l'Italie : par l'une, elle fut portée en Gaule et en Espagne, et par l'autre, en Asie. C'est la basilique modifiée au contact de l'Orient iranien, qui fut introduite en Catalogne dans les circonstances que j'ai dites, y fit un stage et pénétra en France, où elle rejoignit l'église basilique latine après avoir accompli divers circuits dont l'un l'avait amenée sur les confins du Turkestan chinois.
Les tapisseries de haute lisse se rattachent pour le dessin et la technique aux fabriques d'Arras. Telles sont les tapisseries francoflamandes de la Seo de Saragosse et de l'église del Pilar, dont quelques-unes remontent au milieu du XVe. Enfin il faut chercher, parmi les peintres et les brodeurs brabançons installés à Barcelone, les maîtres des brodeurs catalans. Ils eurent notamment pour élèves les membres de la grande famille des Sardoni (XVe et début du XVIIe s.), à qui l'on doit, sans doute, le célèbre devant d'autel du monastère de San Juan de las Abadesas (vers 1414, M. de Vich).
Mais le roi d'Angleterre n'était pas seulement un capitaine d'une bravoure emportée, c'était un homme de guerre de premier ordre et un ingénieur militaire accompli. Dès son retour de Terre-Sainte, il avait construit à Orival le château de la roche Fouet et réparé le château de Moulineaux. Dans la situation critique où le mettaient ses accords avec Philippe Auguste, et afin d'en atténuer les conséquences, il se fit céder par l'abbaye de Jumièges le pontet la citadelle de Pont-de l'Arche, et chercha entre Gisors et Vernon l'assiette d'une nouvelle forteresse qui interceptât le cours de la Seine et couvrît la capitale de la Normandie. En dépit de ses engagements, violant même une stipulation formelle du traité , il choisit la roche Gaillard pour y planter une citadelle qui devint l'âme d'un ensemble d'ouvrages dont on retrouve les ruines éparses soit au Petit Andely, soit dans un ilot situé au milieu du fleuve. Les travaux, commencés en 1197, furent poussés avec une activité fébrile et terminés en douze mois. " Comme elle est belle ma fillette d'un an! " s'écria Richard, quand il eut achevé son oeuvre.
À sa mort (558 de l’hégire — 1163 de J.-C.), Abd el Moumen laissait achevée l’oeuvre entreprise en 514 par Mohammed ben Toumert, el Mahdy, et léguait à son fils, Youssef, un empire immense et, pour le défendre ou l’accroître encore, des troupes aguerries, une cavalerie innombrable, une Hotte vaillante et des arsenaux qui regorgeaient d’armes offensives et défensives, de projectiles et d’équipements. Le nom de Salé paraît souvent durant le règne d’Abd el Moumen. Le rôle de la ville avait grandi par suite de sa situation à l’embouchure du Rou Régrèg qui favorisait la concentration de la flotte nécessaire au transport des troupes en Espagne et se prêtait à l’installation des chantiers de constructions navales.
On ne connaît pas en Espagne une forme dramatique plus ancienne que celle de l'auto sacramental ni une forme dont le règne ait été plus long. Il est fait mention de pièces analogues dans le code des Siete Partidas, promulgué vers le milieu du XIIIe siècle par Alphonse le Savant et, au XVIIIe siècle, la vogue des autos était encore si grande que le pouvoir royal rencontra des difficultés extrêmes pour en empêcher la représentation quand, à la suite d'abus et de licences grandissantes, elle fut devenue l'occasion de véritables scandales.