Je ne sache pas que l’on ait jamais donné de bonnes reproductions polychromes des tableaux de Raphaël, de Velasquez ou de Rembrandt, En me bornant à de simples photographies des chefs-d’oeuvre de la sculpture espagnole, j’aurais obéi aux sentiments de respect qui arrêtent encore les critiques et les éditeurs. On juge mal d’un artiste sur une planche mauvaise ; on accuse le copiste d’avoir embelli le modèle si la planche est bonne. Je le sens mieux que personne. Et pourtant, il eût semblé paradoxal de publier un travail sur la sculpture peinte sans essayer d’y joindre quelques reproductions polychromes. Trois tentatives ont été faites. Je les donne comme telles. Du moins, j’ai relevé et rapporté moi-même les documents nécessaires à l’établissement des gravures en couleur et j’ai mis tous mes soins à ne pas nuire à la glorification tardive dont les sculpteurs espagnols sont dignes au même titre que les peintres et les écrivains.