À la question de savoir s'il existe quelque point commun entre les quatre siècles de peinture italienne qui font l'objet de l'exposition, il faut de toute évidence répondre par l'affirmative, en ajoutant qu'il y en a même plusieurs. Le premier concerne la peinture elle-même : le rôle majeur qu'elle à joué dans toute l'histoire de la civilisation italienne, l'estime croissante et jamais démenti dans laquelle elle a été tenue, les commandes prestigieuses dont elle a bénéficié ainsi que les multitude de documents biographiques et théoriques qui ont été publiés sur la pratique de cet art.
Année vingt : pour une fois l'arithmétique semble rendre compte quasi parfaitement du cours réel des événements. Ou à peu près : 1919, c'est la fin du conflit et le Traité de Versailles, qui redéfinit les frontières et, croit-on, l'ordre européen; 1929, c'est le krach boursier et l'effondrement de l'économie qui, tant bien que mal, s'était instaurée durent la décennie. De l'octobre rouge à l'octobre noir : en dix ans, on a glissé de l'est vers l'ouest, des convulsions qui ébranlent l'Europe centrale et ses marches - soviets en Russie, conseils ouvriers à Munich, Hambourg et Berlin, révolte de Béla Kun en Hongries - à la faillite qui, du côté du panant, met à bas le nouvel ordre capitaliste...
Nous vivons dans une société urbaine, totalement médiatisée. Nos principales données visuelles sont pour la plus part de seconde main. N'est-il pas logique que l'art se fasse à partir de ce que nous voyons ? N'était-ce pas le cas dans le passé ?
On prophétisait la dissolution de la ville comme si cette évolution devait libérer l'humanité du fléau qu'elle avait engendré, la Metrapolis décrite par Fritz Lang dans son film de 1927 : Moloch cauchemardesque et mangeur d'hommes, cité-machine terrifiante qui forçait ses habitant à vivre sous terres et réservait aux riches le privilège de voir la lumière du jour.
Le Pop Art est une nouvelle façon de peindre un paysage en deux dimensions, où l'artiste répond spécifiquement à son environnement visuel, il regarde autour de lui et peint ce qu'il voit.