José Victoriano Carmelo Carlos Gonzàles Pérez est né en 1887 à Madrid. Si l'on peut concevoir qu'il ait voulu délaisser ce nom compliqué, on comprend moins qu'il ait choisi en 1906 le pseudonyme de Juan Gris alors qu'il n'y a pas moins grise que sa peinture - certains ont remarqué que cette couleur était la seule à s'écrire de la même façon en français et en castillan...
Aisée à l'origine, la famille de Juan Gris connaît cependant une certaine gêne en raison du grand nombre des enfants.
Très tôt attiré par le dessin, le jeune garçon entre à l'Ecole des Arts et Manufactures en 1902.
Conscient, comme beaucoup d'artistes espagnols, que le succès passait par Paris, l'impatient et séduisant jeune homme vend le peu de biens qu'il possède, refuse le billet de train que lui propose son père avec qui il est en conflit, et arrive à Paris, à la fin septembre 1906, avec 16 francs en poche.
Il y est accueilli par un ami espagnol, Vâsquez Dfaz, qui le fait entrer dans l'équipe d'illustrateurs de L'Assiette au beurre (ci-contre b, c) et au BATEAU-LAVOIR où il se lie avec Picasso, Apollinaire, Max Jacob. Juan Gris y occupe l'atelier de Van Dongen. Même si Picasso a commencé à peindre en cachette Les Demoiselles d'Avignon, le cubisme n'est pas encore né. Gris gagne alors sa vie en vendant ses dessins et ses illustrations dans des revues satiriques.
Dans sa peinture, il s'attache d'emblée aux objets de la vie quotidienne dont il agence avec précision l'ordonnancement sur des tables. À la différence des impressionnistes qui se rendent «sur le motif», il privilégie les scènes d'intérieur. S'il peint quelques paysages, c'est généralement depuis une fenêtre, à la manière de Matisse avec qui il se liera d'amitié. À Paris, où il est venu rechercher la liberté et le sens de la création artistique, la grande rétrospective de l'oeuvre de Cézanne qui vient de mourir le marque fortement : il emprunte d'abord la voie du Maître d'Aix. C'est en 1912 seulement.
Au milieu des années 80, les incendies qui affectent le Mato Grosso, la grande forêt aux confins de l’Amazonie, sont de plus en plus fréquents. Krajcberg multiplie les reportages photographiques sur ces ‘’queimadas’’ qui obéissent au même scénario : la destruction des forêts par le feu pour créer des zones d’élevage extensif. Il collecte des palmiers desséchés en 1986, publie cette fois un nouveau livre de photos intitulé « Natura ». La beauté de la flore et de la faune brésilienne est un contrepoint aux ravages des incendies.