Toutes les choses de la nature ont des proportions : si elles n'en avaient pas, il n'y aurait aucune limite au développement ou à la diminution de leur masse totale ; il n'y en aurait pas davantage au développement ou à la diminution de leurs parties : un éléphant pourrait devenir aussi petit qu'une puce, une puce, aussi grosse qu'un éléphant ; la tête d'un éléphant pourrait devenir aussi petite que celle d'une puce, la tête d'une puce, aussi grosse que celle d'un éléphant. Et ainsi pour chaque être pris dans son ensemble et pour chacune de ses parties.
Aucun être n'ayant ni forme ni limite, rien ne se distinguerait de rien, c'est-à-dire que rien n'existerait. Il est donc évident que le monde sans proportions, c'est le néant.
La vérité, c'est que si l'on mettait dans une balance, d'un côté les livres réellement originaux, et de l'autre ceux qui procèdent de l'imitation, on reconnaîtrait que plus on se rapproche de notre temps, plus les livres prétendus nouveaux deviennent des copies ou des variantes adroitement singées, à proportion de ce que « l'article » contrefait a de vogue. Pour voir cette vérité risible dans toute sa splendeur, il n'y a qu'à regarder dans leur ensemble les œuvres d'un de ces auteurs qui, depuis qu'ils écrivent, font imperturbablement le même livre. Il n'y a rien à leur dire : d'abord parce que « c'est à eux » et qu'ils ne dépouillent qu'eux-mêmes, et puis parce qu'ils y gagnent beaucoup d'argent.
Rapport de la nuance des cheveux avec le tempérament. — Dans l'état scrofuleux ou lymphatique, ils sont souvent d'une nuance pâle et trouble qui confirme les autres signes.
Dans nos races européennes, les cheveux très foncés se rencontrent le plus souvent chez les bilieux ; les cheveux châtain ou blond cendré, chez les sanguins ; châtain plus souvent foncé, chez les nerveux; blond pâle ou tirant sur le brun, chez les lymphatiques. Quand à la nuance rouge et aux divers roux qu'elle forme en se combinant avec le brun ou le blond, ou la rencontre dans tous les tempéraments, sauf peut-être le bilieux.
De toutes ces nuances et de leurs combinaisons infinies on ne saurait tirer d'autres inductions que celles des tempéraments, et encore voit-on qu'elles sont loin de concorder toujours chacune avec un tempérament particulier. Il faut donc se borner à constater l'effet d'accentuation plus ou moins marqué produit par le foncé ou le clair des cheveux et de la barbe, et ne pas pousser plus loin, sous peine de tomber dans la fantaisie. Il y a d'autant plus de raison à cela, que, surtout pour les cheveux clairs, la teinture en modifie les nuances à l'infini, et des chevelures blondes, sur certains visages de jolies femmes, changent continuellement