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3.75/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 20/08/1945
Mort(e) le : 20/12/1992
Biographie :

Agrégé de philosophie en 1968, Bernard Dubourg est un écrivain français.

Il est notamment l'auteur de poèmes, publiés dans Tel Quel et dans la revue PO&SIE, d'une adaptation française des traités de M. Gaster et J. A. Montgomery sur les Samaritains (Éd. O.E.I.L., 1984 et 1985), et d'une traduction commentée du traité kabbalistique Sefer Yetsirah.

Il est surtout connu pour le livre "L'Invention de Jésus", ouvrage en deux volumes, publié par les éditions Gallimard, dans la collection L'Infini, que dirige Philippe Sollers: tome I, L'Hébreu du Nouveau Testament (1987) et tome II, La Fabrication du Nouveau Testament (1989).

À sa mort, il travaillait à une suite de ce projet, centrée sur l'Apocalypse de Jean.

Source : Wikipédia
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Pourquoi, en Luc XII, 1, est-il écrit : « Méfiez-vous du levain c’est-à-dire de l’hypocrisie des Pharisiens » ? Là-dessus, Bultmann et autres restent plus que muets; ils passent; ils courent rejoindre, et bien en vain, le commode giron de leur sainte koïné. Car quel rapport y a-t-il dans le grec entre zumé, « le levain », et upokrisis, « l’hypocrisie » ? réponse : aucun. Cette phrase est donc incompréhensible en grec, autant qu’elle l’est en français. Et elle orne cependant, depuis des siècles, les sermons, les missels, et les cervelles chrétiennes cervelles dont la plupart seraient d’ailleurs fort en peine d’expliquer ce qu’est un « pharisien ». Mais si l’on sait qu’en hébreu l’équivalent du « levain » est ĤMŞ et celui de l’« hypocrisie » ĤNP, alors on comprend tout : on comprend le « c’est-à-dire » du grec et de la version française courante ; car, en hébreu, et en kabbale, et pas ailleurs, la gématrie du « levain » est la même que celle de l’« hypocrisie » !"*

Ridicule et stérile en grec, évidente en hébreu, en kabbale, cette phrase n’a jamais été écrite en grec, et elle n’a pas été écrite à l’intention de lecteurs grecs (juifs ou non) ; par contre, elle a été ultérieurement traduite, et cette traduction lui a fait perdre son sens son fondement arithmétique.

Il n’existe donc une relation entre le levain et l’hypocrisie qu’en hébreu ; elle est gématrique ; elle est kabbalistique : intraduisible et illisible dans une autre langue, cette gématrie (cette kabbale) n’est plus que du zéro dans le Selon-Luc de nos manuscrits indo-européens.

Autre exemple, tiré d’un autre Évangile :

En Matthieu XXVI, 15, des pièces d’argent sont versées à Judas : 30 pièces; comme pour les poissons, pas une de plus, pas une de moins. La justification des 30 pièces est rapportée par Matthieu (et surtout par les notes de nos éditions-traductions courantes), non pas à des faits réels, s’étant historiquement produits, mais à... une citation de Zacharie XI, 12 : « Et ils prirent les 30 pièces d’argent », citation qui ne mentionne aucunement et pour cause ! le nom de Judas. Et nos commentateurs, nos érudits, nos grécistes, se satisfont et entendent nous satisfaire de la référence, sans se poser la question, encore une fois naïve et de bon sens, qui me vient aussitôt à l’esprit : pourquoi 30 pièces et Judas ? Or, et c’est bien ce que le grec est incapable de nous dire, le nombre 30 correspond à la gématrie de l’hébreu YHWDH, « Judas » (et aussi : « la Judée »).**

Seul l’hébreu, par gématrie et par kabbale, justifie le rapport narratif entre les 30 pièces d’argent et Judas.***

*Gématrie de ĤMŞ (« levain », mais aussi « vinaigre », d’où l’épisode du vinaigre lors de la Passion, d’où, aussi, ses sous-entendus) : 8 + 40 + 90, soit 138. Gématrie de ĤNP (« l’hypocrisie », mais aussi, et plutôt, « l’impiété ») : 8 + 50 + 80, soit également 138."

**Soit, dans l’ordre des lettres-chiffres du mot : 10 + 5 + 6 + 4 + 5 = 30.

***Encore une image de la manière anhistorique dont sont édifiés les textes évangéliques et leurs récits. Quant au fait que, par Judas (ou : par la Judée, distincte de la Galilée et de la Samarie ?), l’argent et la croix (le bois, l'arbre, etc) soient ici narrativement réunis, c'est encore la gématrie (et non le grec et non l'Histoire) qui nous l'indique : la valeur de KSP, « l’argent », est identique à celle de cŞ, « le bois » : 160. Avec l’article H, de valeur 5, les deux mots ont pour gématrie commune 165, la même que celle de MLK + YHWDYM, autrement dit « le roi des Juifs » (ou : « ...des Judéens ») d’où, encore une fois hors du , grec, Marc xv, 26, et sa mention du « motif de la condamnation » de Jésus-Josué : la prétention au titre de « roi des Judéens » ! Hors Histoire et hors grec, seul l’hébreu, par ses réseaux gématriques, invitait le narrateur primitif à lier ainsi le bois (la croix), l’argent et le titre royal ; dans le grec tout cela est perdu dans l'hébreu, tout cela possède (possédait) la même valeur. Équivalence absolue des trois termes. (pp. 138-141)
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Je suis enfin heureux de savourer dans Michel Tardieu, Le Codex de Berlin, Paris, Cerf, 1984, cette phrase (p. 37) : « Ceux que l’hérésiologie appela « gnostiques » étaient d’abord et essentiellement ceux qui disaient savoir lire les Écritures, en en connaissant le sens caché et véritable. » Tous les essais sur les gnostiques, même les plus récents, tendent à faire croire que les systèmes sectaires (?) décrits par Irénée et ses suivants, par les codex de Nag-Hammadi, et autres, sont des constructions autonomes produites par l’imagination (quand ce n’est pas par la fantaisie gratuite, la sottise ou les aberrations sexuelles !) : en réalité tous ces systèmes se fondent et se structurent sur des lectures plurielles d’un seul et même corpus, celui de la Thora : les gnostiques sont, de part en part, des exégètes du Livre. Ils ne sont ni ne se veulent des créateurs originaux. (note, p. 203)
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Comme le montrent clairement sa syntaxe, son vocabulaire, l’abondance (comme en hébreu ou en araméen de l’époque, chez les rabbins et pas seulement chez eux) de ses mots d’emprunt, le grec du Nouveau Testament et des Évangiles en particulier est une langue de traducteurs, et (s’il faut de nouveau le préciser) de traducteurs littéraux.

Loin d’être celui de la soi-disant koïné, c’est un grec sémite, un calque absolu, une langue artificielle par nature, celle de scribes ayant sous les yeux un original ou des originaux hébreux, et s’appliquant s’acharnant à les verser au grec aussi fidèlement que possible, hors toute autre prétention que celle-là. Tout, dans les Évangiles, la manière de citer l’Écriture, la place des compléments de noms, l’utilisation de l’infinitif absolu, l’usage des verbes « faire », « répondre », « monter », « descendre » (etc., etc.), usage idiomatique, les jeux de mots (perdus en grec mais vite lumineux dès qu’on rétrovertit), et mille autres indices, tout nous renvoie au socle sémitique.

Avant d’être « tout à tous », selon la très malheureuse expression de Girard, les Évangiles sont et étaient, primitivement d’abord de la littérature juive. (pp. 109-110)
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Quant à la raison pour laquelle les érudits, dans leur ensemble et au mépris des textes et de leur interprétation littérale, veulent obliger les Juifs contemporains des débuts du Christianisme à ne pas s’exprimer en hébreu, je la laisse deviner au lecteur. Ce point est à ranger au nombre d’autres lieux communs aussi faux et aussi répandus, telle par exemple l’idée d’une rédaction originelle des Évangiles en grec commun (ou koïné). Si l’on affirme que les Juifs du Ier siècle, en Palestine, ne savaient plus l’hébreu, ne le parlaient ni ne l’écrivaient (ne le lisaient ?), ça n’est pas seulement par feinte ou réelle ignorance de la littérature hébraïque, bien vivante cependant, de ce siècle, des précédents et des suivants ; c’est surtout dans le but, toujours tacite mais toujours répété, de ruiner avant même qu'elle soit formulée toute hypothèse d’une rédaction originellement non grecque (et, subsidiairement, non araméenne) des Évangiles et des autres textes du Nouveau Testament, ainsi que de tant d’apocryphes (anciens) alors que cette hypothèse semble immédiatement d’élémentaire bon sens au vu de la syntaxe et, je dirai, de la mentalité, de ces textes et de toute rétroversion vers l’hébreu à laquelle on peut et doit les soumettre.

Bar Kocheba, vers 135 apr. J.-C., rédigeait ses lettres en hébreu, des lettres au jour le jour, pas des pièces de rhétorique ; les rabbins de Judée et de Galilée s’exprimaient en hébreu, savamment ou trivialement, avant comme après 70, ainsi qu’en témoignent à longueur de pages et de volumes tant d’apocryphes de l’Ancien Testament que nous ne possédons plus qu’en traduction mais qui exhibent, dans les tournures, dans le style et dans la grammaire des langues auxquelles ils ont abouti, leur origine évidemment hébraïque ; ainsi qu’en témoignent, plus directement encore, la Mishna, le Talmud occidental, le Midrash Rabbah, l’Aboth d-Rabbi Nathan, etc.

Quelle preuve de plus veulent-ils donc, ceux qui, pourtant renommés spécialistes, ne savent même pas reconnaître en quelle langue (d’usage, dès lors, vernaculaire) a été forgé un calembour repérable d’emblée ? (pp. 35-36)
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Tout exégète sait que, sauf rarissimes exceptions, le grec du Nouveau Testament est une langue tordue, un grec souvent de pacotille, dont la syntaxe (et le vocabulaire ?) n'a aucune des beautés des monuments hellénistiques contemporains. Même Flavius Josèphe, qui traduit, dit-il, ses œuvres du sémite en grec, s’arrange pour en rejeter toute trace d’araméen ou d’hébreu : sauf aux endroits retouchés, voire franchement mutilés, par les moines copistes, Flavius Josèphe est un excellent auteur ; au minimum il est lisible. Mais qui ira prétendre que l’Apocalypse dite de Jean est lisible ? Ni Philon le Juif ni Josèphe des contemporains, ou presque n’auraient osé présenter à leur public des narrations aussi mal ficelées.

De cela, les commentateurs érudits tirent l’idée que le Nouveau Testament, pour faire bref, est rédigé par des illettrés, des gens simples, peu versés en hellénismes : au fond, des ignorants. Et ils ajoutent aussitôt que le témoignage desdits illettrés n’en est que d’autant meilleur comme si, entre parenthèses, tout analphabétisme héroïquement surmonté faisait la valeur d’un témoignage... Toutes ces subtilités et fausses évidences sont en réalité de peu de poids, et l’argumentation prend parfois d’autres aspects. (p. 15)
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La Notarique est le codage par lequel on groupe les initiales, les médiales ou les finales de plusieurs mots pour en former un ou plusieurs autres.

Les exemples de notarique, autrement dit les acrostiches, sont innombrables dans la Bible hébraïque.

Ainsi, en Exode III, 13, la phrase de Moïse vulgairement traduite « S’ils me disent : Quel est ton nom ? que leur dirai-je ? » vit et repose sur une notarique : l’expression originale LY MH ŜMW MH (litt. « à moi, quoi son nom, quoi ») y est composée de quatre mots dont les finales sont, dans l’ordre et par acrostiche, Y, H, W et H les quatre lettres constitutives du nom divin le plus sacré (le « Yahvé » ou « Jéhovah » des traductions) ; et cette notarique, évidemment intentionnelle dans le texte, et évidemment performante, n’apparaît évidemment plus dans les traductions courantes : elle n’y figure même pas en note! et la matière du texte en est escamotée d’autant. (pp. 131-133)
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