Bernie Bonvoisin - On n'est pas couché 23 juin 2018 #ONPC
Il n'y a rien de messianique dans ce que je fais. Je déplore juste la naissance et l'omniprésence d'un sentiment nouveau : l'absolue nécessité d'avoir de l'argent. En 1968, la révolte est passée par les idées, la prochaine passera par le ventre et là ce sera terrible.
Tu bosses toute ta vie pour payer ta pierre tombale
(...)
Repense à toutes ces années de service.
Antisocial, bientôt les années de sévices,
Enfin le temps perdu qu'on ne rattrape plus...
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♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=6NJ47t_ZLbM
Le silence fait naître le doute, qui reste tendu vers l'espoir, car à chaque fois l'espoir subsiste. L'espoir de le rompre.
Tessa, ici, se sent vivante. Chez elle, à Paris, elle se laisse vivre. Elle est toujours en attente de quelque chose. Quoi? ... Elle ne sait pas, mais ce n'est pas là où elle vit que cela se trouve!...
C'est ailleurs. Elle a besoin de voir d'autres gens, de leur parler, de les comprendre, de les écouter, de vivre près d'eux, vivre leurs différences. Elle veut faire face, regarder et figer ces moments-là. Elle n'est pas dans un moule, la société où elle vit ne lui offre rien qui lui convienne; alors elle cherche ailleurs, là où ça se passe...
Avant tout ce merdier, lui, il était instituteur.
Il fait une pause dans sa marche.En disant cela, une expression d'enfant envahit soudainement son visage. En fait, il aurait aimé être danseur. il appui son aveu en exécutant un pas de danse. Marc le regarde, éberlué, au milieu de ce no man's land miné et encerclé de snipers. Shamil danse.
Il danse avec grâce et légèreté. Il y a là quelques chose de surréaliste, presque de déplacé. Marc sourit de voir Shamil heureux, l'espace d'un instant. Il tourne sur lui-même à en perdre haleine...
J'étais de mon côté trop sûr de savoir marcher, j'ai perdu pied, un soir de fin d'hiver, un moment où l'on souffre de partout, avec possibilité d'agonie.
Mon ombre a chuté, il ne restait plus que le fond de mon cœur.
J'étais dans la bouillasse, ça colle, ça poisse et ça peut tuer. Lancinant.
Des réveils avec cette sensation âpre de n'être qu'une plaie. Ouvrir les yeux avec un goût de sang dans la bouche, au fond de la bouche.
Avec un putain de sniper en face. Un insistant, un qui ne vous lâche pas, nuit et jour, pendant des mois. Puis la peur d'aller trop loin... la nuit plus noire que la nuit, le fond de l'être.
J'ai dû nettoyer l'intérieur, karcherer la bouche, le fond de la bouche et renaître pour me sentir de nouveau fort, être propre.
Chacun de nous traîne son propre mouroir, sa propre douleur, ses propres souffrances.
La mémoire est une chienne à la race incertaine ; je veille sur elle, en échange elle me lèche...