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ED Guerin et compagnie [corriger]


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Le jaloux

La date de l’écriture de cette pièce n’est pas connue, de même on ne sait pas si elle a été jouée et devant quel public. Ferrreira écrivait pour un public cultivé, en essayant, comme nombre d’écrivains contemporains de retrouver l’esprit du théâtre antique. Si la pièce a été jouée, elle a du l’être soit à la cour, soit dans une université, vers le milieu du XVIe siècle. La présentation de la vieille édition du début du XIXe siècle dans laquelle j’ai lu la pièce, compare Ferreira à Etienne Jodelle, dont il est le contemporain. C’est sans aucun doute un rapprochement judicieux. Nous sommes dans les deux cas dans un théâtre qui met de côté le moyen-âge et veut faire œuvre « moderne » en s’appuyant sur l’héritage antique. Les œuvres créées ne sont pas populaires, dans le sens destinées à un large public, il s’agit d’écrire pour une minorité, qui a une culture suffisante pour les apprécier. Le soucis de la mise en scène, de contraintes matérielles paraissent au second plan.



La pièce de Ferreira est tout de même intéressante. Il crée une sorte de comédie de mœurs, un peu disparate, mais où les caractères sont bien définis et les situations dessinées de manière intéressante. Livia, une toute jeune femme, a été mariée par son père à un certain Julio, qui se révèle être maladivement jaloux et tyrannique. Il interdit tout à sa femme, non seulement de sortir, mais même d’entrouvrir les volets. Elle est condamnée à vivre cloîtrée, dans le noir, sans voir personne. Bromia, sa nourrice en est révoltée, et tente de raisonner Julio. En vain, comme sont vaines les interventions de César, le père de Livia. Cette dernière aurait préféré épouser un jeune Portugais, Bernardo. Qui se trouve justement à Venise. Grâce à son ami Octavio, et à Bromia, il réussit à communiquer avec Livia. Un complot se trame : Julio aimerait profiter des charmes d’une courtisane, Faustina, et Bernardo veut en profiter pour l’éloigner une nuit de sa maison. Julio se tend lui-même un piège, en interdisant à Bromia à quiconque, y compris lui-même, l’accès à sa maison la nuit qu’il compte passer avec la courtisane.



On retrouve dans cette pièce quelques éléments classiques qui ont fait ou feront le fond d’intrigues des comédies : le mari jaloux, la servante habile, les amoureux prêts à tout etc. Il y aura aussi une reconnaissance surprenante. Il y a une sorte de remise en question du pouvoir patriarcal. Mais le déroulement de l’intrigue pêche un peu. Le changement de caractère de Julio semble très invraisemblable, et on se demande l’intérêt de la reconnaissance des deux frères. La fin en devient quelque peu confuse.



Une curiosité.
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